Inscriptiongratuite ! Poser une question. Tiers digne de confiance, démarches,.. Tweeter; Question anonyme le 16/10/2012 à 15h33 DerniÚre réponse le 16/10/2012 à 18h33 Bonjour, avant la séparation d'avec ma compagne nous étions famille d'accueil et avons eu la garde de 2 petits frÚres jusqu'en 2010, ils sont ensuite retournés dans leur famille naturelle,
Lâimpressionnante mobilisation des makers au cours du premier confinement de 2020 a fait couler beaucoup dâencre1. Un de ses effets â outre celui, Ă©vident, dâavoir apportĂ© protection et rĂ©confort aux travailleurs de la premiĂšre ligne alors que le MarchĂ© et lâĂtat devaient faire face Ă des difficultĂ©s logistiques considĂ©rables2 Michel, Schweyer, 2021, Bergeron, Borraz, Castel, Dedieu, 2020 â aura Ă©tĂ© de diffuser la croyance dâune possible rĂ©organisation de la production et de la consommation. Celles-ci pourraient dĂ©sormais ĂȘtre mieux distribuĂ©es sur les territoires, fonctionner en circuits-courts au plus prĂšs des besoins grĂące Ă lâĂ©mergence dâune myriade de micro-usines polyvalentes et Ă un systĂšme de coopĂ©ration optimisĂ© par la puissance dâinternet grĂące Ă lâesprit collaboratif de la gĂ©nĂ©ration numĂ©rique. Horizon sĂ©duisant, mais qui nâen pose pas moins un certain nombre de problĂšmes et de questions Ă Ă©claircir. Ce texte est consacrĂ© Ă lâexploration de ces difficultĂ©s. Un rĂ©cent appel Ă projets AMI Manufactures de proximitĂ© invite Ă sâappuyer sur le mouvement des tiers-lieux pour participer Ă la relocalisation de la production. A quelles conditions les caractĂ©ristiques spĂ©cifiques des tiers-lieux pourraient-elles intervenir utilement dans le cadre dâune telle relocalisation? Pour tenter de rĂ©pondre Ă cette question, il faut dâabord soigneusement dĂ©finir ces spĂ©cificitĂ©s et en parallĂšle Ă©numĂ©rer les obstacles et difficultĂ©s auxquelles toute tentative de rĂ©gulation de la production doit faire face. La superposition permettra de mettre en Ă©vidence les sources de conflit, les limites mais Ă©galement les points de passage potentiels. Commençons par la dĂ©finition des spĂ©cificitĂ©s des tiers-lieux. Dans la littĂ©rature scientifique, tiers-lieu » dĂ©signe un espace de socialisation tiers Oldenburg, qui nâest ni lieu de reproduction instance de socialisation premiĂšre, la famille, ni lieu de production instance de socialisation seconde, lâusine, lâatelier, le bureau. Rigoureusement parlant, les tiers-lieux sont donc des configurations sociales hĂ©tĂ©rogĂšnes3, non disciplinĂ©es a priori », qui permettent, dans un contexte dâhorizontalitĂ© presque de voile dâignorance » au sens de Rawls4, dâenclencher un processus instituant. Si, parmi leurs objectifs possibles, on peut inclure la rĂ©forme du mode de production et de consommation, il ne faut pas confondre rĂ©sultat et processus. Ce dernier prend la forme dâexpĂ©rimentations, de nĂ©gociations, et ne peut pas simultanĂ©ment garantir le fonctionnement nominal de lâoutil de production ou sây substituer. Par ailleurs, il nâexiste pas Ă ce jour un nombre suffisant de lieux de production Ă©tablis depuis assez longtemps et structurĂ©s dans le cadre dâune dĂ©marche en tiers-lieu qui permettrait Ă un scientifique dâĂ©valuer leur pertinence et leurs effets dans la rĂ©ponse aux fragilitĂ©s constatĂ©es du modĂšle industriel dominant. On assiste Ă lâĂ©mergence de nombreuses initiatives qui cherchent Ă inventer des solutions, mais elles en sont au stade embryonnaire et leurs impacts sur les chaĂźnes globales de valeur sont difficilement perceptibles. Le soutien public sâexprimant Ă travers lâAMI Ă©voquĂ© tĂ©moigne dâailleurs du fait que lâEtat reconnaĂźt Ă la fois le potentiel de ces initiatives et la nĂ©cessitĂ© de les soutenir pour quâelles le rĂ©alisent. Il reviendra Ă des travaux ultĂ©rieurs, qui sâappuieront sur lâanalyse des destinĂ©es des futurs laurĂ©ats, de dĂ©terminer la pertinence de lâopĂ©ration. A ce stade, pour accompagner utilement ce processus, il nous apparaĂźt important dâexplorer les obstacles quâil doit affronter ceux-ci sont suffisamment bien caractĂ©risĂ©s pour pouvoir ĂȘtre exposĂ©s avec certitude et Ă©tayĂ©s dâexemples. Leur exposĂ© peut ĂȘtre une maniĂšre dâaider les acteurs de terrain Ă orienter leur action en ayant Ă lâesprit toute la difficultĂ© de leur dĂ©marche, et en leur Ă©vitant les Ă©cueils dâun enthousiasme mal informĂ©. Les mobilisations en tiers-lieu » observables ne permettent pour lâinstant que de constater les difficultĂ©s Ă rĂ©soudre, et non encore de garantir lâefficacitĂ© des solutions Ă©mergentes. Câest la raison pour laquelle jâai trouvĂ© utile dâexposer les enseignements pouvant ĂȘtre tirĂ©s de la mobilisation maker. Les mĂ©canismes pouvant assurer la circulation fluide des savoirs et savoir-faire, et articuler production locale et communautĂ© dĂ©-territorialisĂ©e sont des indispensables au fonctionnement de âcommuns de production distribuĂ©eâ, mais leur inscription dans le rĂ©el nâest pas encore assurĂ©e. Il y a encore un long chemin Ă parcourir, prudemment, pour les voir vĂ©ritablement exister. Les conditions de la mobilisation maker Rappelons dâabord les conditions matĂ©rielles extraordinaires de cette mobilisation le sentiment partagĂ© dâune menace collective et un parti-pris radical de la puissance publique, le quoi quâil en coĂ»te », dĂ©gageant du temps libre pour les salariĂ©s confinĂ©s et au chĂŽmage partiel. DâemblĂ©e, admettons que cette derniĂšre condition ne peut ĂȘtre le fondement dâune politique industrielle rationnelle de long terme. Par ailleurs, les citoyens engagĂ©s dans cette action collective nâĂ©taient pas tous artisans, loin sâen faut. Par endroits, la production de dispositifs de protection par des bĂ©nĂ©voles a mĂȘme suscitĂ© des tensions avec des entreprises qui espĂ©raient y trouver une occasion de profit. Ăvoquons Ă©galement dâautres conditions moins extraordinaires, mais tout aussi indispensables. Pour que la mobilisation ait pu se mettre en place de maniĂšre aussi rapide et efficace, des conditions matĂ©rielles, organisationnelles et sociales Ă©taient nĂ©cessaires, qui lui prĂ©existaient, mais quâelle a rendu visibles. MatĂ©rielles dâabord une bonne rĂ©partition des facteurs de production physiques machines, matiĂšres premiĂšres, Ă©nergie sur le territoire. La disponibilitĂ© de lâĂ©nergie dâabord, qui est garantie par le rĂ©seau existant, dont la gestion ne sâapparente pas au modĂšle des communs. En revanche, pour ce qui est de lâoutil de production, ce sont les makers qui disposaient pour la plupart de machines Ă domicile et de compĂ©tences pour les utiliser, ou qui le cas Ă©chĂ©ant ont pu rĂ©cupĂ©rer et faire fonctionner les machines dans les labs fermĂ©s. Cet Ă©cosystĂšme prĂ©existait Ă la crise leurs interactions et des niveaux Ă©levĂ©s de densitĂ© relationnelle et de confiance ont Ă©tĂ© des conditions de possibilitĂ© de la mobilisation, qui a fonctionnĂ© comme un âcommun dâurgenceâ. Organisationnelles ensuite lâeffort et les dĂ©fauts de coordination sont largement passĂ©s sous les radars mĂ©diatiques, dans lâombre dâun caractĂšre apparemment spontanĂ© et miraculeux du mouvement. En quoi consistaient-ils ? En admettant que les outils de production Ă©taient rĂ©partis sur le territoire de maniĂšre pertinente câest-Ă -dire en proportion des besoins, et admettre cela est dĂ©jĂ un premier acte de foi, il a fallu dâabord aboutir Ă la conception dâun ou de plusieurs modĂšles adaptĂ©s Ă la situation dâutilisation et aux machines. Ce travail a Ă©tĂ© fait en commun par des makers sur des forums dĂ©diĂ©s, avec lâassistance dâexperts logisticiens, Ă©pidĂ©miologistes, etc.. Soulignons lâimportance des forums, leur multiplication jouant parfois en sens inverse de leur efficacitĂ©. Ensuite, la confiance partagĂ©e des participants Ă ces forums, leur Ă©gale volontĂ© de produire des communs sans recherche immĂ©diate de profits personnels, et Ă©videmment leurs compĂ©tences et leur professionnalisme pour adapter notamment un modĂšle gĂ©nĂ©raliste Ă des conditions particuliĂšres de production diffĂ©rentes machines, diffĂ©rentes matiĂšres premiĂšresâŠ. A partir des modĂšles, chaque unitĂ© de production a pu rĂ©pondre aux besoins locaux, Ă condition dây ĂȘtre connectĂ©e. La mise en relation a pu sâeffectuer de trois maniĂšres. Soit via une relation directe entre le producteur et le besoin un maker ayant un ami, un membre de la famille travaillant dans une structure exposĂ©e lui ayant communiquĂ© les besoins, soit via lâintermĂ©diation dâune institution une collectivitĂ© ayant recueilli des besoins et les adressant Ă la structure identifiĂ©e sur le territoire, soit via les diffĂ©rentes structures de coordination ad hoc ayant Ă©mergĂ© sur les rĂ©seaux sociaux ou sâappuyant sur une organisation existante notamment VisiĂšres solidaires, Makers contre le Covid, ou le RFFLabs qui lui prĂ©existait mais sâest adaptĂ© pour rĂ©pondre Ă lâurgence en instituant une Ă©quipe de rĂ©fĂ©rents locaux. Les acteurs de la coordination savent Ă quel point celle-ci nâest pas allĂ©e de soi pour schĂ©matiser, plus le besoin Ă©tait librement diffusĂ© sur un forum, plus grand Ă©tait le risque de doublons ou dâabsence de rĂ©ponse, chacun pensant que lâautre se chargerait de la commande. Le fait quâun protocole de distribution soit organisĂ© et mutualisĂ© a pu jouer un rĂŽle de rĂ©gulation. Je nâĂ©voque pas ici, car cela nous entraĂźnerait trop loin, les questions dâapprovisionnement en matiĂšres premiĂšres, la normalisation des diffĂ©rentes Ă©tapes du processus, les problĂšmes dâusage et de fin de cycle de vie des produits. Mais elles font Ă©galement partie des problĂšmes Ă traiter en situation normale ». Nous exposons grĂące Ă cet exemple qui peut faire office dâexpĂ©rimentation grandeur nature une partie de la gamme de problĂšmes que doit traiter tout programme souhaitant promouvoir le dĂ©veloppement de circuits-courts industriels un oxymore en soi. Mais la problĂ©matisation est incomplĂšte. Explorons plus avant les difficultĂ©s de cette ambition, notamment lorsquâelle vise une implantation rurale des facteurs de production. DĂ©ployer un archipel de micro-usines distribuĂ©es dispositifs existants, espoirs et limites Rien de plus attirant en effet que cette idĂ©e, digne dâAlphonse Allais, dâusines Ă la campagne. Ne lui attribue-t-on pas lâadage il faudrait installer les villes Ă la campagne, lâair y est plus sain5 » ? DĂšs lâaprĂšs-guerre, diverses Ă©tudes soulignent les risques systĂ©miques de lâhypertrophie parisienne6 et au dĂ©but des annĂ©es 1960, la DATAR dĂ©sormais ANCT est créée dans le souci de garantir un certain Ă©quilibre Ă©conomique, dĂ©mographique, dâĂ©quipement entre territoires. Au fil des dĂ©cennies, diffĂ©rentes mesures et dispositifs sont imaginĂ©s pour promouvoir jusquâau premier choc pĂ©trolier, sauvegarder jusquâaux annĂ©es 1990 puis restaurer le tissu productif dans les zones rurales7. On peut citer pĂȘle-mĂȘle les zones de revitalisation rurale, les lois montagne successives, les systĂšmes productifs localisĂ©s, les pĂŽles dâexcellence rurale, certains pĂŽles de compĂ©titivitĂ© implantĂ©s dans des territoires ruraux, etc. Câest dire si la rĂ©flexion et la pratique de la dĂ©centralisation sont riches dâune longue histoire. La prime aux projets ascendants et Ă la diversitĂ© est devenue une constante au tournant des annĂ©es 2010, mĂȘme si la multiplication des guichets et des dispositifs nâa pas forcĂ©ment simplifiĂ© lâorientation des acteurs de terrain et a pu favoriser des territoires dĂ©jĂ dotĂ©s des ressources leur permettant dâĂ©marger de maniĂšre efficace. Lâespoir de voir Ă©merger un archipel de micro-usines pouvant rĂ©pondre aux besoins locaux de maniĂšre Ă©cologiquement sobre et Ă©conomiquement efficace, en sâappuyant sur un ensemble de ressources gĂ©rĂ©es en commun les brevets et processus de fabrication, les compĂ©tences, pourquoi pas lâĂ©nergie et les matiĂšres premiĂšres est Ă analyser dans le prolongement de la complĂ©mentaritĂ© avec ces diffĂ©rents dispositifs. Est-il possible dâimaginer des unitĂ©s de production judicieusement rĂ©parties qui seraient en mesure de rĂ©pondre Ă la plus grande partie des besoins locaux en produits manufacturĂ©s, voire de prendre le relais pour compenser la dĂ©faillance Ă©ventuelle des unitĂ©s de production voisines ? Si oui, Ă quelle Ă©chelle spatiale, mais surtout temporelle ? Quelles seraient les principales modifications Ă opĂ©rer dans le modĂšle actuel de fonctionnement pour rendre ce mode dâorganisation possible ? Comme nous allons nous employer Ă le dĂ©montrer, la route est encore longue pour transformer ce mouvement Ă©mergent en systĂšme fonctionnel. Si la fabrication distribuĂ©e est un modĂšle Ă©conomique Ă lâefficacitĂ© dĂ©montrĂ©e notamment dans lâindustrie automobile, ses bĂ©nĂ©fices sont majoritairement accaparĂ©s par les constructeurs, seules entitĂ©s disposant de la capacitĂ© de coordonner la production et de commercialiser le produit fini Ă un prix et Ă une Ă©chelle qui rende le modĂšle Ă©conomique viable. La consĂ©quence la plus Ă©vidente les petites unitĂ©s de production locales sont Ă la merci de la marque, et celle-ci, dotĂ©e de capitaux mobiles, peut choisir de recourir Ă diffĂ©rents centres de production au grĂ© des fluctuations de la situation Ă©conomique coĂ»t de la main dâĆuvre, des fournitures, du transport et prĂ©sence de subventions ou incitations Ă lâinvestissement. Par ailleurs, les vertus du circuit court sâĂ©puisent au croisement des capacitĂ©s de production et des capacitĂ©s dâabsorption du marchĂ©. En zone rurale, par dĂ©finition peu dense, si lâunitĂ© de production est performante, elle aura tĂŽt fait de satisfaire la demande de la faible population locale si elle produit seulement un type de bien ; le caractĂšre hĂ©tĂ©rogĂšne et variable de la demande lui impose dâĂȘtre polyvalente et dâadapter en permanence un parc de machines extraordinairement diversifiĂ© et manĆuvrĂ© par une petite Ă©quipe extraordinairement qualifiĂ©e. Ce type dâorganisation devra se consacrer non seulement Ă la production, mais aussi Ă la rĂ©paration, au recyclage, Ă lâexpĂ©rimentation et Ă la formation pour ĂȘtre rentable. Un vĂ©ritable espace du faire aux possibilitĂ©s diversifiĂ©es, modulable et adaptable en permanence aux modifications de son contexte dâexercice. VoilĂ dĂ©jĂ une premiĂšre condition de faisabilitĂ© essentielle. Par la suite, si lâunitĂ© de production dĂ©gage du stock, ne court-on pas le risque de voir se dĂ©velopper des stratĂ©gies de dĂ©veloppement commercial qui aboutiront Ă terme Ă lâabsorption et Ă la fermeture des unitĂ©s les moins performantes et Ă une re-concentration organisationnelle ? Ne verra-t-on pas Ă©merger Ă nouveau une mise en concurrence entre les territoires ? Peut-on y parer grĂące Ă la formalisation a priori dâun rĂ©seau garantissant la gestion en commun », et si oui, Ă quelle Ă©chelle ? Pour Ă©viter dâun cĂŽtĂ© lâaberration de la surproduction dans un contexte de transition Ă©cologique ou Ă lâinverse de la dĂ©faillance, et de lâautre la captation de la valeur ajoutĂ©e par une superstructure technocratique chargĂ©e de lâadministration et de la coordination de lâactivitĂ© des diffĂ©rentes composantes de lâarchipel, il importe de travailler Ă lâĂ©laboration dâinstances de gouvernance des communs de production vĂ©ritablement partagĂ©e et dĂ©mocratique. Voici la seconde condition de faisabilitĂ©, simplement esquissĂ©e, le cadre du prĂ©sent texte ne permettant pas de prĂ©ciser en dĂ©tail en quoi consisterait une telle instance de gouvernance en commun. En admettant lâexistence dâunitĂ©s de production polyvalentes bien rĂ©parties et coordonnĂ©es, il faut aussi sâinterroger sur les conditions dâexistence de leurs opĂ©rateurs un parc de machines diversifiĂ© implique un investissement important, donc un temps dâamortissement consĂ©quent. Pour le garantir, il faut sâassurer des dĂ©bouchĂ©s, mais Ă©galement de la disponibilitĂ© des ressources humaines. Faire tourner un parc de machines polyvalentes pour une grande diversitĂ© de besoins requiert des compĂ©tences pointues donc longues Ă former, et cette dimension est trĂšs souvent dans lâangle mort des promoteurs de rĂ©industrialisation dont lâintĂ©rĂȘt immĂ©diat de vente de machines lâemporte souvent sur lâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral. Rappelons une loi Ă©lĂ©mentaire du marchĂ© les compĂ©tences, longues Ă acquĂ©rir, ont dâautant plus de valeur quâelles sont rares. Si elles sont rares et chĂšres, les unitĂ©s de production seront forcĂ©ment moins densĂ©ment rĂ©parties, elles produiront des objets Ă forte valeur ajoutĂ©e et en quantitĂ© suffisante pour garantir lâamortissement, mais nous serons sortis de la production locale tout dĂ©pend de lâextension du pĂ©rimĂštre dĂ©finissant le qualificatif locale ». Par ailleurs, les dĂ©tenteurs de ces compĂ©tences auront plus de capacitĂ©s Ă dĂ©cider de leurs conditions dâexercice, notamment le choix de leur lieu de vie. Ce qui exposera lâĂ©cosystĂšme au risque de voir apparaĂźtre une nouvelle concentration au fil des dĂ©mĂ©nagements des dĂ©tenteurs de ces compĂ©tences. A lâinverse, si les unitĂ©s de production sont plus densĂ©ment rĂ©parties le nombre de spĂ©cialistes suffisamment Ă©levĂ©, les investissements en matĂ©riel plus importants, les volumes produits et leurs prix ne garantiront plus un amortissement optimal, et nous sortirons des objectifs de sobriĂ©tĂ© que la transition Ă©cologique et la rationalitĂ© Ă©conomique nous imposent. VoilĂ donc quelques Ă©lĂ©ments de la problĂ©matique Ă rĂ©soudre, sans prĂ©juger de son insolubilitĂ©. Si nous pouvons envisager les communs comme un Ă©lĂ©ment de la solution, on ne peut Ă©videmment pas souscrire Ă la thĂšse selon laquelle ils seraient spontanĂ©ment un accĂ©lĂ©rateur ». Dans le cas prĂ©sent, la fabrication, les communs ne sont pas une ressource naturelle, mais un ensemble articulĂ© de ressources organisationnelles. Leur articulation doit ĂȘtre collective, lĂ©gitime et rĂ©visable pour correspondre aux critĂšres dĂ©finissant un commun. Pour finir ce texte, Ă©voquons quelques pistes Ă notre avis fĂ©condes pour alimenter la rĂ©flexion. DĂ©passer les obstacles en commun » une longue marche et quelques pistes de rĂ©flexion Reprenons schĂ©matiquement la liste des facteurs de production qui peuvent faire lâobjet dâune gestion en commun » 1 le site de production, 2 lâĂ©quipement, 3 lâĂ©nergie nĂ©cessaire pour le faire fonctionner, 4 les matiĂšres premiĂšres, 5 les compĂ©tences, 6 le cycle logistique de la distribution Ă la rĂ©cupĂ©ration pour rĂ©paration, recyclage ou pour fin de vie. Admettons que la gestion en commun sâinterdise par principe dâaplatir » le territoire en y rĂ©partissant par exemple un ensemble standard de machines par unitĂ© Ă©quivalente de surface ou dâhabitants. Il va de soi alors quâil faut concevoir lâoutil de production en tenant compte Ă la fois des caractĂ©ristiques physiques et humaines de la zone. Il y a des endroits oĂč certaines ressources seront plus accessibles et oĂč certains besoins seront plus impĂ©rieux. Les deux ne coĂŻncidant pas, il faut se rĂ©soudre Ă rĂ©-inventer » les avantages compĂ©titifs et la spĂ©cialisation rĂ©gionale. Il sera aussi indispensable de superposer les niveaux dâintervention les ateliers devraient-ils ĂȘtre au plus prĂšs de la source de matiĂšre premiĂšre, du filon de compĂ©tences ou du site de production dâĂ©nergie ? Une fois le choix effectuĂ©, comment assurera-t-on le lien avec les ressources ou dĂ©bouchĂ©s les plus Ă©loignĂ©s ? Peut-on laisser la structuration de cet Ă©cosystĂšme Ă la charge dâun supposĂ© ordre spontanĂ© ? LâexpĂ©rience montre que si Ă long terme et vu de loin, le systĂšme est Ă lâĂ©quilibre, au quotidien et dans son application concrĂšte, son maintien ne va pas sans pertes, dĂ©cisions irrationnelles et diverses autres petites catastrophes âĂ long terme, nous serons tous mortsâ8, disait Keynes. Nous voyons ainsi la complexitĂ© du cahier des charges multifactoriel dâune instance il faudrait dire dâune cascade dâinstances de rĂ©gulation en commun de la fabrication locale distribuĂ©e un des enjeux des Fab Cities, Fab RĂ©gions et autres collectifs de ce type. Si lâidĂ©e dâimplanter une myriade dâusines Ă la campagne semble ĂȘtre assez difficile Ă rĂ©aliser de maniĂšre Ă©conomiquement viable, dâautres pistes pour optimiser les activitĂ©s productives en zone rurale pourraient ĂȘtre fĂ©condes, se basant sur une analyse prĂ©cise des caractĂ©ristiques de leurs activitĂ©s. Le modĂšle Ă©conomique de la vie rurale combine trois dimensions complĂ©mentaires une activitĂ© dâextraction agriculture, sylviculture, mineraisâŠ, une activitĂ© touristique saisonniĂšre et une Ă©conomie rĂ©sidentielle spĂ©cifique aux zones peu denses impliquant la nĂ©cessitĂ© dâune mobilitĂ© intense, consommatrice de temps et dâĂ©nergie. Toute construction de communs locaux doit envisager la superposition de ces constituantes, en observant oĂč se situent les conflits dâusages pensons aux polĂ©miques opposant les sylviculteurs sur un territoire propre Ă alimenter la filiĂšre bois et les dĂ©fenseurs de lâenvironnement et de la randonnĂ©e en plein air, sâil existe des sources de profit mutuel ignorĂ©es permettant de rĂ©duire par exemple le volume total de trajets effectuĂ©s, sâil est possible de concevoir un service collectif rĂ©pondant aux problĂšmes les plus frĂ©quents et les moins bien traitĂ©s des acteurs locaux pensons notamment, dans des zones Ă faible densitĂ© dâartisans du bĂątiment, Ă un service de rĂ©cupĂ©ration et de valorisation des dĂ©chets, ou Ă des services mobiles de rĂ©paration ou de production dâobjets spĂ©cifiques, sur-mesure, adaptĂ©s Ă des besoins hĂ©tĂ©rogĂšnes. De tels services existent dans la plupart des zones rurales, de maniĂšre formelle ou informelle, mais le plus souvent Ă une Ă©chelle tout juste suffisante, voire nettement inadaptĂ©e quiconque a dĂ©jĂ eu besoin dâavoir recours aux services dâun artisan dans une zone peu peuplĂ©e en a fait lâexpĂ©rience. Le problĂšme est difficilement soluble les clients sont Ă©loignĂ©s les uns des autres, leurs besoins peu prĂ©dictibles, et il est dĂ©licat de constituer une armĂ©e mexicaine artisanale qui sera probablement inemployĂ©e la plupart du temps. La tendance rationnelle est donc au sous-Ă©quipement, les artisans disposent dâun temps limitĂ© hors de leur activitĂ© de production et nâont par consĂ©quent guĂšre le loisir de participer Ă des instances de dĂ©libĂ©ration collectives qui permettraient de mieux organiser en commun », lâĂ©cosystĂšme. En revanche, ils sont pour la plupart Ă©quipĂ©s de toute la panoplie nĂ©cessaire Ă lâexercice de leur mĂ©tier et Ă la rĂ©paration de leurs outils, sinon ils sont intĂ©grĂ©s dans un systĂšme autochtone et fortement routinisĂ© dâĂ©changes dans lequel il peut ĂȘtre difficile de sâintĂ©grer. Lâespoir repose sur les besoins inhĂ©rents de socialisation dâune population Ă©clatĂ©e qui ressent dâautant plus la nĂ©cessitĂ© dâune rĂ©organisation que son activitĂ© est impactĂ©e par les exigences de la transition Ă©cologique, les contraintes de la dĂ©sertification, la difficultĂ© de trouver des repreneurs pour leurs activitĂ©s. Quelques initiatives intĂ©ressantes peuvent ĂȘtre Ă©voquĂ©es ici, indispensables Ă intĂ©grer pour assurer la rĂ©ussite de la dĂ©marche, tant il est vrai que toute configuration en tiers-lieu doit pour ĂȘtre opĂ©rationnelle intĂ©grer lâexistant et sâappuyer sur ses ressources pour accompagner sa transformation. Les CUMA coopĂ©ratives dâutilisation de matĂ©riel agricole existent depuis la fin de la derniĂšre guerre mondiale. Leur fĂ©dĂ©ration constitue une instance possible dâexpĂ©rimentation de modĂšles originaux dâorganisation, surtout si on y associe des initiatives Ă©mergentes comme lâAtelier Paysan, qui met Ă disposition, en commun, des mĂ©thodes de fabrication de matĂ©riel agricole. Les espaces du faire ruraux pourraient opportunĂ©ment ĂȘtre des terrains de rencontre entre cette structure existante et dâautres dĂ©marches innovantes dans le domaine. On peut penser Ă toutes les solutions recensĂ©es par le âLow-tech labâ, notamment celles destinĂ©es Ă optimiser la performance Ă©nergĂ©tique des habitations et des moyens de locomotion, qui gagneraient Ă ĂȘtre diffusĂ©es dans des structures articulant des espaces du faire incluant lâatelier de mutualisation dâoutils, centrale dâachat de matiĂšres premiĂšres, dâĂ©nergie et dâautres fournitures, mais aussi centre de formation, des recycleries et des centres de traitement des dĂ©chets. Proposer, dans chaque bourg dâune certaine taille, un espace de mutualisation des dispositifs nĂ©cessaires Ă la production locale, et Ă la reproduction de lâoutil de travail des artisans et des agriculteurs peut donc faire sens Ă condition seulement de les convaincre de mettre en commun une partie de leurs machines et de leur clientĂšle, donc de mettre en place des rĂšgles Ă©vitant les conflits dâusages, et garantissant une coordination heureuse. Dans le cas oĂč les professionnels refuseraient de participer Ă une telle mutualisation, il faudra ĂȘtre en mesure de documenter et de valoriser les intĂ©rĂȘts des dynamiques de communs de production locale, pour parvenir Ă convaincre les uns et les autres de leur intĂ©rĂȘt. Lâalternative serait dâĂ©tablir un systĂšme concurrent assez efficace pour aspirer une partie significative des clients pendant assez longtemps, pour contraindre les rĂ©ticents Ă se joindre Ă la structure ce qui ne va pas Ă©videmment sans poser des problĂšmes Ă©thiques et politiques. On le voit, la route est longue avant de pouvoir Ă©valuer des impacts territoriaux de ces initiatives et il faut garder prĂ©sentes Ă lâesprit les difficultĂ©s structurelles de ce que cette rĂ©volution culturelle implique, pour Ă©viter dâĂ©ventuels effets nĂ©fastes dâun tel programme conduit selon la mĂ©thode du grand bond en avant ». Pour toutes ces raisons, il est essentiel que les laurĂ©ats du programme Ă©voquĂ© en introduction et les structures chargĂ©es de leur supervision soient attentifs Ă ces dimensions, documentent avec exactitude les diffĂ©rentes options adoptĂ©es face aux obstacles successifs et Ă©valuent les rĂ©sultats avec lâaide de la communautĂ© de chercheurs et de praticiens investie dans lâĂ©tude de cet Ă©cosystĂšme.
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