Re: Dissertation sur les fables de la Fontaine eh c deja pa mal ! je suis en PCSI Sur le mĂȘme sujet. PlanĂšte. Comment installer une fontaine solaire ? Maison. Fontaine extĂ©rieure de jardin : comment choisir ? Discussions similaires. Dissertation Sur britannicus. Par chtiteportugaizz dans le forum TPE / TIPE et autres travaux RĂ©ponses: 4 Dernier message:
Dissertationsur les Fables de la Fontaine Objet d'Ă©tude: La littĂ©rature dâidĂ©es du XVIe au XVIIIe siĂšcle Ćuvre: La Fontaine, Fables (livres VII Ă XI). Read More Recherche AvancĂ©e. La Fontaine revient Ă plusieurs reprises sur ce rĂŽle des fables. Souvent, comme nous lâavons dĂ©jĂ soulignĂ©, dans les fables dĂ©dicacĂ©es Ă des personnages importants (les premiĂšres fables de
IRĂ©flexions sur Imagination et pensĂ©e au XVIIe siĂšcle » Le terme imagination » vient du latin imago qui prĂ©sente une racine commune avec imitari qui signifie imiter ». Il dĂ©signe donc Ă©tymologiquement l'imitation par les images ». Plus largement, l'imagination est une activitĂ© de l'esprit qui permet de construire des reprĂ©sentations. Ces reprĂ©sentations peuvent convoquer des ĂȘtres ou des objets absents mais rĂ©els. Elles peuvent aussi construire un monde imaginaire. Dans une perspective littĂ©raire le terme renvoie Ă©galement Ă l'idĂ©e d'invention, au processus de crĂ©ation d'un auteur, Ă sa capacitĂ© de produire ou reproduire des images et Ă les combiner. Le terme pensĂ©e » vient du latin pendere qui signifie peser » ou pensare qui signifie juger ». Sa dĂ©finition recouvre plusieurs acceptions il dĂ©signe toute action de l'esprit comme le doute, la comprĂ©hension, le jugement, la connaissance Ă©laborĂ©e. La pensĂ©e se distingue donc de l'action. Le parcours se borne au XVIIe siĂšcle, Ă©poque qui voit se dĂ©velopper une rĂ©flexion sur la nature humaine. Les auteurs classiques, dont La Fontaine fait partie, mettent donc la littĂ©rature au service de la rĂ©flexion. Pour ce faire, ils s'inspirent des auteurs antiques notamment Platon ou Aristote qui se dĂ©fiaient de l'imagination - qui peut ĂȘtre trompeuse et mensongĂšre - et entendaient la rĂ©guler par l'imitation la mimesis. Les auteurs classiques envisagent donc nĂ©cessairement l'imagination en lien avec la raison pour donner une portĂ©e morale Ă leurs Ćuvres et leur assigner donc une double fonction plaire et instruire » afin de mener l'homme sur la voie de la sagesse. L'intitulĂ© du parcours invite Ă se poser diverses questions Quelle rĂ©flexion d'ordre social, moral ou philosophique une Ćuvre littĂ©raire, produit de l'imagination d'un auteur, peut-elle proposer ? La fiction est-elle un support efficace de l'argumentation ? La pensĂ©e rationnelle est-elle compatible avec construction d'un monde imaginaire ? Sur quels aspects de la rĂ©alitĂ© l'auteur fait-il reposer son imagination ? L'imitation favorise-t-elle ou entrave-t-elle la crĂ©ation ? IIL'Ćuvre au programme AL'auteur Jean de La Fontaine 1621-1695 Jean de La Fontaine naĂźt et grandit Ă ChĂąteau-Thierry oĂč il mĂšne une existence paisible. Il devient avocat puis succĂšde Ă son pĂšre qui Ă©tait maĂźtres des eaux et forĂȘts. Il est introduit Ă la cour de France par Fouquet, le surintendant des Finances, qui apprĂ©cie son Ćuvre et devient son mĂ©cĂšne. Il y fait la connaissance des grands auteurs comme Racine, MoliĂšre et Mme de SĂ©vignĂ©. Quand Fouquet est arrĂȘtĂ© par Louis XIV en 1661, il prend sa dĂ©fense. La disgrĂące du premier entraĂźne celle du second. Fouquet est accusĂ© d'avoir dilapidĂ© l'argent de l'Ătat et il est condamnĂ© Ă la prison Ă perpĂ©tuitĂ©. Il avait amassĂ© une immense fortune et fait construire un magnifique chĂąteau Ă Vaux-le-Vicomte. Trop puissant et trop influent, Fouquet sert d'exemple car Louis XIV voulait rĂ©duire les prĂ©rogatives des aristocrates et dĂ©tenir tous les pouvoirs. Louis XIV ne pardonne pas Ă La Fontaine sa loyautĂ© indĂ©fectible envers son protecteur l'auteur doit s'Ă©loigner un moment de la cour. La Fontaine se consacre Ă l'Ă©criture et publie d'abord un recueil de rĂ©cits d'inspiration libertine intitulĂ© Contes et Nouvelles. Cette publication lui vaut un succĂšs immĂ©diat en 1665 puis en 1674. Certains textes sont accusĂ©s d'ĂȘtre trop libertins et sont censurĂ©s. La Fontaine s'intĂ©resse ensuite au genre de la fable. Les deux publications de ses ouvrages en 1668 et 1693 sont Ă©galement un immense succĂšs. Il se place successivement sous la protection de la duchesse d'OrlĂ©ans puis de Madame de la SabliĂšre et enfin d'Hervart, conseiller au Parlement de Paris. Revenu Ă Paris, La Fontaine profite d'une vie mondaine. Il frĂ©quente tous les grands auteurs de son temps. Il est Ă©lu Ă l'AcadĂ©mie française en 1683. La fin de sa vie est marquĂ©e par une grande austĂ©ritĂ© religieuse. Il renie ses Contes et se retire de la vie mondaine. Il meurt en 1695. BL'Ćuvre Fables, livres VII Ă XI, 1678-1679 La fable est un genre littĂ©raire ancien qui appartient d'abord Ă la tradition orale. Transmise de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration, elle propose une morale, une leçon de sagesse, son but est avant tout didactique. Le poĂšte grec Ăsope VIIe - VIe siĂšcle av. et le poĂšte latin PhĂšdre Ier siĂšcle av. â Ier siĂšcle ap. sont les deux principales sources d'inspiration de La Fontaine. La fable est une brĂšve fiction qui suit un schĂ©ma narratif. Elle a une valeur probatoire elle apporte une preuve et contient souvent une morale ou une adresse au lecteur. Elle met en scĂšne des animaux, des objets, des allĂ©gories ou des ĂȘtres humains qui ont une portĂ©e universelle et exemplaire. La Fontaine va donner ses lettres de noblesse Ă la fable en la versifiant ; en jouant sur le rapport entre les Ă©vĂ©nements racontĂ©s et la morale proposĂ©e ; en donnant aux sujets abordĂ©s une rĂ©sonance contemporaine, sociale ou politique mais Ă©galement philosophique et personnelle. L'Ă©tude des Fables de La Fontaine passe par une rĂ©flexion Ă la fois sur la forme et sur la portĂ©e du texte. Selon son auteur, la fable relĂšve de l'apologue elle propose le rĂ©cit d'une aventure assortie d'une morale explicite ou implicite qui l'illustre, qui l'Ă©claire, qui en propose le contrepoint. Le lecteur est ainsi amenĂ© Ă produire des reprĂ©sentations, Ă transposer les allĂ©gories de la fiction dans le monde des humains pour en comprendre les mĂ©canismes et les travers. Le PĂątre et le Lion », FablesLes livres VII Ă XI des Fables de La Fontaine renouvellent particuliĂšrement le genre de la fable et s'Ă©loignent du modĂšle d'Ăsope. Le second volume propose des fables plus longues que dans le premier. La Fontaine dĂ©taille davantage les circonstances de l'action et le portrait des personnages. Les animaux y cĂŽtoient des hommes et leurs comportements sont plus humains. Ce renouvellement formel s'accompagne d'une Ă©volution thĂ©matique les rĂ©cits s'inscrivent dans un contexte contemporain de l'auteur. L'ensemble des textes s'adresse donc de façon Ă©vidente aux adultes. Les personnages vivent dĂ©sormais en sociĂ©tĂ©, ont un statut social, dĂ©veloppent des rĂ©flexions philosophiques ou religieuses. Les textes prĂ©sentent une vision critique de la sociĂ©tĂ© du XVIIe siĂšcle oĂč rĂšgnent l'injustice et l'hypocrisie. Le fabuliste invite le lecteur Ă la rĂ©flexion, Ă la tempĂ©rance et Ă la prudence. A La Fille », livre VII, 1678 Certaine Fille, un peu trop fiĂšre PrĂ©tendait trouver un mari Jeune, bien fait, et beau, d'agrĂ©able maniĂšre, Point froid et point jaloux ; notez ces deux points-ci. Cette Fille voulait aussi Qu'il eĂ»t du bien, de la naissance, De l'esprit, enfin tout ; mais qui peut tout avoir ? Le destin se montra soigneux de la pourvoir1 Il vint des partis d'importance. La Belle les trouva trop chĂ©tifs de moitiĂ© Quoi moi ? quoi ces gens-lĂ ? l'on radote, je pense. Ă moi les proposer ! hĂ©las ils font pitiĂ©. Voyez un peu la belle espĂšce ! L'un n'avait en l'esprit nulle dĂ©licatesse ; L'autre avait le nez fait de cette façon-lĂ ; C'Ă©tait ceci, c'Ă©tait cela, C'Ă©tait tout ; car les prĂ©cieuses Font dessus tout les dĂ©daigneuses. AprĂšs les bons partis les mĂ©diocres gens Vinrent se mettre sur les rangs. Elle de se moquer. Ah vraiment, je suis bonne De leur ouvrir la porte ils pensent que je suis Fort en peine de ma personne. GrĂące Ă Dieu je passe les nuits Sans chagrin, quoique en solitude. La Belle se sut grĂ© de tous ces sentiments. L'Ăąge la fit dĂ©choir ; adieu tous les amants2. Un an se passe et deux avec inquiĂ©tude. Le chagrin vient ensuite elle sent chaque jour DĂ©loger quelques Ris, quelques Jeux, puis l'Amour ; Puis ses traits choquer et dĂ©plaire ; Puis cent sortes de fards. Ses soins ne purent faire Qu'elle Ă©chappĂąt au Temps, cet insigne larron Les ruines d'une maison Se peuvent rĂ©parer que n'est cet avantage Pour les ruines du visage ! Sa prĂ©ciositĂ© changea lors de langage. Son miroir lui disait Prenez vite un mari. Je ne sais quel dĂ©sir le lui disait aussi ; Le dĂ©sir peut loger chez une prĂ©cieuse. Celle-ci fit un choix qu'on n'aurait jamais cru, Se trouvant Ă la fin tout aise et tout heureuse De rencontrer un Pourvoir l'Ă©tablir par le Amants hommes qui ont dĂ©clarĂ© leurs sentiments Malotru homme mal bĂąti. Expression du dĂ©dain Portrait du mari idĂ©al ConsĂ©quence de son attitude dĂ©daigneuse Ăvocation de la vieillesse Expressions relatives Ă l'Ă©coulement inexorable du temps Mouvements du texte Premier mouvement, prĂ©sentation des circonstances, les prĂ©tentions de la fille de Certaine Fille » Ă tout avoir ? ». DeuxiĂšme mouvement, la fille repousse tous les prĂ©tendants de Le destin » Ă ces sentiments. ». TroisiĂšme mouvement, les ravages du temps et leurs consĂ©quences de L'Ăąge la fit » Ă la fin. L'essentiel du texte Ă retenir Une satire de la prĂ©ciositĂ© La prĂ©ciositĂ© est un art de vivre et une esthĂ©tique qui s'Ă©panouit entre 1650 et 1660 au sein de l'aristocratie parisienne. Le mouvement naĂźt en rĂ©action contre la grossiĂšretĂ© des mĆurs et le langage de l'Ă©poque. Il propose de restaurer l'Ă©lĂ©gance des propos et des tenues. Dans cette fable, La Fontaine en montre les excĂšs en mettant en scĂšne une femme capricieuse et trop exigeante dont il fait le portrait. Faute d'avoir su apprĂ©cier les qualitĂ©s de ses prĂ©tendants, elle se retrouve seule avant de se marier au moins sĂ©duisant de tous. La fable, un rĂ©cit au ton plaisant La Fontaine voulait, grĂące Ă ses fables, instruire et plaire. La tonalitĂ© d'ensemble de La Fille » est plaisante. En effet, le fabuliste sollicite la complicitĂ© du lecteur et la caricature qu'il peint de la prĂ©cieuse en fait un personnage plus ridicule qu'inquiĂ©tant. L'auteur mĂ©nage aussi un effet de chute propre Ă surprendre le lecteur son personnage finit par gagner en sagesse et par adopter un comportement modeste tout Ă fait inattendu. Une leçon de sagesse L'histoire de la Fille est exemplaire et a une valeur probatoire. Elle est l'occasion pour le fabuliste d'offrir une leçon philosophique au lecteur le temps fait son Ćuvre donc l'homme doit profiter de sa jeunesse. Par ailleurs, il ne doit pas laisser sa vanitĂ© guider ses choix mais se satisfaire de son sort. B Les Animaux malades de la peste », livre VII, 1678 Un mal qui rĂ©pand la terreur,Mal que le Ciel en sa fureurInventa pour punir les crimes de la terre,La Peste puisqu'il faut l'appeler par son nomCapable d'enrichir en un jour l'AchĂ©ron1,Faisait aux animaux la ne mouraient pas tous, mais tous Ă©taient frappĂ©s On n'en voyait point d'occupĂ©sĂ chercher le soutien d'une mourante vie ;Nul mets n'excitait leur envie ;Ni Loups ni Renards n'Ă©piaientLa douce et l'innocente Tourterelles se fuyaient Plus d'amour, partant2 plus de Lion tint conseil, et dit Mes chers amis,Je crois que le Ciel a permisPour nos pĂ©chĂ©s cette infortune ;Que le plus coupable de nousSe sacrifie aux traits du cĂ©leste courroux,Peut-ĂȘtre il obtiendra la guĂ©rison nous apprend qu'en de tels accidents3On fait de pareils dĂ©vouements Ne nous flattons donc point ; voyons sans indulgenceL'Ă©tat de notre moi, satisfaisant mes appĂ©tits gloutonsJ'ai dĂ©vorĂ© force4 m'avaient-ils fait ? Nulle offense MĂȘme il m'est arrivĂ© quelquefois de mangerLe Berger. Je me dĂ©vouerai donc, s'il le faut ; mais je penseQu'il est bon que chacun s'accuse ainsi que moi Car on doit souhaiter selon toute justiceQue le plus coupable pĂ©risse.â Sire, dit le Renard, vous ĂȘtes trop bon Roi ;Vos scrupules font voir trop de dĂ©licatesse ;Et bien, manger moutons, canaille, sotte espĂšce,Est-ce un pĂ©chĂ© ? Non, non. Vous leur fĂźtes SeigneurEn les croquant beaucoup d' quant au Berger l'on peut direQu'il Ă©tait digne de tous maux,Ătant de ces gens-lĂ qui sur les animauxSe font un chimĂ©rique dit le Renard, et flatteurs d' n'osa trop approfondirDu Tigre, ni de l'Ours, ni des autres puissances,Les moins pardonnables les gens querelleurs, jusqu'aux simples mĂątins5,Au dire de chacun, Ă©taient de petits vint Ă son tour et dit J'ai souvenance6Qu'en un prĂ© de Moines passant,La faim, l'occasion, l'herbe tendre, et je penseQuelque diable aussi me poussant,Je tondis de ce prĂ© la largeur de ma n'en avais nul droit, puisqu'il faut parler ces mots on cria haro7 sur le baudet. Un Loup quelque peu clerc prouva par sa harangue8Qu'il fallait dĂ©vouer ce maudit animal,Ce pelĂ©, ce galeux, d'oĂč venait tout leur peccadille9 fut jugĂ©e un cas l'herbe d'autrui ! quel crime abominable !Rien que la mort n'Ă©tait capableD'expier son forfait on le lui fit bien que vous serez puissant ou misĂ©rable,Les jugements de cour vous rendront blanc ou AchĂ©ron Fleuve des Partant par Accident ce qui est Force de MĂątins gros chiens de J'ai souvenance je me Haro Interjection qui exprime l'indignation et dĂ©nonce quelqu' Harangue Peccadille faute sans gravitĂ©. TonalitĂ© tragique Champ lexical de la faute Champ lexical de la justice Ăloge du Lion par le Renard qui souligne sa grandeur d'Ăąme Hyperboles, rĂ©quisitoire contre l'Ăne PrĂ©dateurs Mouvements du texte Premier mouvement, prĂ©sentation des circonstances, les animaux ont la peste de Un mal » Ă plus de joie. ». DeuxiĂšme mouvement, aveux successifs du Lion et de l'Ăne de Le Lion » Ă parler net. ». TroisiĂšme mouvement, argument fallacieux qui condamne l'Ăne de Ă ces mots » Ă bien voir. ». QuatriĂšme mouvement, morale de Selon » Ă la fin. L'essentiel du texte Ă retenir Une fable au ton tragique Un terrible flĂ©au s'abat sur les animaux. Alors qu'ils entendent trouver un coupable qui doit ĂȘtre puni, chacun passe aux aveux. AprĂšs ceux du lion vient le tour de l'Ăąne qui est finalement condamnĂ© pour un fait sans gravitĂ©. Le fabuliste met en scĂšne un procĂšs injuste qui condamne un innocent. La stratĂ©gie argumentative Ă l'Ćuvre Le discours du Lion suit une progression logique. AprĂšs avoir exposĂ© la situation, il confesse ses torts et les justifie. Puis, il invite les autres Ă en faire autant avant d'en tirer une conclusion. Il rĂ©affirme son autoritĂ© en parlant au nom de la communautĂ©. Il se rĂ©clame d'une certaine sagesse, semble vouloir rendre justice de façon Ă©quitable. La longueur de son discours et son Ă©loquence sont remarquables. L'Ă©loge du Lion par le Renard contribue Ă le dĂ©douaner de ses fautes. Le Loup va prononcer un rĂ©quisitoire sans appel contre l'Ăne. Ses propos le condamnent sans argument logique et valable. Une dĂ©nonciation des injustices sociales Le pouvoir des puissants est ici prĂ©sentĂ© comme irrĂ©ductible. Le discours du Lion minimise son crime avoir mangĂ© un berger et celui du Renard lui apporte du crĂ©dit. Ses arguments pour dĂ©fendre le Lion sont fallacieux. Tous les animaux en prĂ©sence sont des prĂ©dateurs et tous se rangent derriĂšre le Lion et le Renard. L'Ăne avoue Ă son tour qu'il a mangĂ© de l'herbe. Alors que son tort est sans commune mesure, il provoque l'indignation des courtisans qui le rendent coupable du flĂ©au. Cette fable illustre l'idĂ©e que la raison du plus fort est toujours la meilleure ». La justice ne condamne pas le criminel mais rend ses jugements en fonction du rang social. C Les ObsĂšques de la lionne », livre VII, 1678 La femme du Lion mourut AussitĂŽt chacun accourutPour s'acquitter envers le PrinceDe certains compliments de consolation,Qui sont surcroĂźt d' fit avertir sa Province1Que les obsĂšques se feraientUn tel jour, en tel lieu ; ses PrĂ©vĂŽts2 y seraientPour rĂ©gler la cĂ©rĂ©monie,Et pour placer la si chacun s'y Prince aux cris s'abandonna,Et tout son antre en Lions n'ont point d'autre entendit Ă son exempleRugir en leurs patois Messieurs les dĂ©finis la cour un pays oĂč les gensTristes, gais, prĂȘts Ă tout, Ă tout indiffĂ©rents,Sont ce qu'il plaĂźt au Prince, ou s'ils ne peuvent l'ĂȘtre,TĂąchent au moins de le paraĂźtre,Peuple camĂ©lĂ©on, peuple singe du maĂźtre ;On dirait qu'un esprit anime mille corps ;C'est bien lĂ que les gens sont de simples revenir Ă notre affaireLe Cerf ne pleura point, comment eĂ»t-il pu faire ?Cette mort le vengeait ; la Reine avait jadisĂtranglĂ© sa femme et son il ne pleura point. Un flatteur l'alla dire,Et soutint qu'il l'avait vu colĂšre du Roi, comme dit Salomon,Est terrible, et surtout celle du Roi Lion Mais ce Cerf n'avait pas accoutumĂ©3 de Monarque lui dit ChĂ©tif hĂŽte des boisTu ris, tu ne suis pas4 ces gĂ©missantes n'appliquerons point sur tes membres profanesNos sacrĂ©s ongles ; venez Loups,Vengez la Reine, immolez tousCe traĂźtre Ă ses augustes Cerf reprit alors Sire, le temps de pleursEst passĂ© ; la douleur est ici digne moitiĂ© couchĂ©e entre des fleurs,Tout prĂšs d'ici m'est apparue ;Et je l'ai d'abord m'a-t-elle dit, garde que ce convoi,Quand je vais chez les Dieux, ne t'oblige Ă des Champs Ălysiens j'ai goĂ»tĂ© mille charmes,Conversant avec ceux qui sont saints comme agir quelque temps le dĂ©sespoir du prends plaisir. Ă peine on eut ouĂŻ la chose,Qu'on se mit Ă crier Miracle, apothĂ©ose !Le Cerf eut un prĂ©sent, bien loin d'ĂȘtre les Rois par des songes,Flattez-les, payez-les d'agrĂ©ables mensonges,Quelque indignation dont leur cĆur soit rempli,Ils goberont l'appĂąt, vous serez leur Sa Province son PrĂ©vĂŽts grands N'avait pas accoutumĂ© n'avait pas l' Ne pas suivre ne pas imiter Expression ostentatoire de la souffrance Portrait nĂ©gatif des courtisans Expression de la tyrannie du roi Parataxe, absence de lien logique ProsopopĂ©e de la dĂ©funte reine ImpĂ©ratifs Mouvements du texte Premier mouvement, prĂ©sentation des circonstances, la mort de la Lionne de La femme » Ă la cĂ©rĂ©monie ». DeuxiĂšme mouvement, l'affliction des courtisans de Et pour » Ă les Courtisans. ». TroisiĂšme mouvement, la dĂ©finition de la Cour par le fabuliste de Je dĂ©finis » Ă simples ressorts. ». QuatriĂšme mouvement, le Cerf justifie son attitude de Pour revenir » Ă loin d'ĂȘtre puni. ». CinquiĂšme mouvement, morale de Amusez » Ă la fin. L'essentiel du texte Ă retenir Une satire virulente Ă la mort de la Lionne, le Lion exprime sa douleur de façon trĂšs ostentatoire tout comme les courtisans qui calquent leurs attitudes sur la sienne. Le Lion, en monarque absolu, se comporte par ailleurs de façon tyrannique. Il prononce une sentence arbitraire fondĂ©e sur des rumeurs et condamne le Cerf sans procĂšs. Une rĂ©flexion sur le pouvoir de la parole Alors que le Lion condamne le Cerf Ă une mort certaine, ce dernier prononce un plaidoyer pro domo c'est-Ă -dire pour dĂ©fendre ses propres intĂ©rĂȘts. Il s'appuie sur l'argument selon lequel la reine lui ait apparue et lui a donnĂ© l'ordre de ne pas pleurer. Son raisonnement convainc les courtisans qui crient au miracle. Le Lion lui aussi se range Ă cette version des faits. La sociĂ©tĂ© de cour vue par le fabuliste Le narrateur-fabuliste intervient, ce qui est trĂšs rare, Ă deux reprises dans la fable. Il intervient d'abord aprĂšs l'exposition des faits pour dresser un portrait trĂšs nĂ©gatif des courtisans. Il les dĂ©crit comme des comĂ©diens hypocrites et opportunistes, prĂȘts Ă tout pour plaire au roi. Ă la fin de la fable, le fabuliste intervient de nouveau avec ironie et donne des conseils au lecteur le roi est orgueilleux et pour lui plaire il faut lui dire ce qu'il veut entendre. C'est le seul moyen de survivre dans l'univers impitoyable de la cour.