POLITIQUEDES FABLES LA FONTAINE «PARRÉSIASTE». L’épineuse question de la politique des Fables, comme on sait, a suscitĂ© de trĂšs nombreuses interprĂ©tations. Les commentateurs ont pu faire de La Fontaine, tour Ă  tour, «le plus hardi frondeur du siĂšcle (1)», un «Machiavel français » donnant des leçons de rĂ©alisme politique aux
Forum Archives du forum Divers [ARCHIVE] Philosophie Dissertation sur les fables de la Fontaine Affichage des rĂ©sultats 1 Ă  3 sur 3 12/02/2005, 21h25 1 metalleuxxx Dissertation sur les fables de la Fontaine - Sujet"je te soutiens que scĂ©lĂ©rat pour scĂ©lĂ©rat,il vaut mieux ĂȘtre un loup qu'un homme" commenter/discuter cette affirmation extrait de la fable 1 du livre XII Qu'est ce que je peux raconter???? aidez moi SVP !!!!! d'avance merkii - 12/02/2005, 21h32 2 kron Re Dissertation sur les fables de la Fontaine L'homme est un loup pour l'homme, il cherche a le vaincre, a etendre sa domination... mais en fait je n'ai pas trop d'idĂ©es... tu es en quelle classe? pour savoir a peu pres le niveau de la dissert que tu demandes Voila j'attends tes precisions +++ 12/02/2005, 21h44 3 metalleuxxx Re Dissertation sur les fables de la Fontaine eh c deja pa mal ! je suis en PCSI Sur le mĂȘme sujet Fuseau horaire GMT +1. Il est actuellement 04h37.
Re: Dissertation sur les fables de la Fontaine eh c deja pa mal ! je suis en PCSI Sur le mĂȘme sujet. PlanĂšte. Comment installer une fontaine solaire ? Maison. Fontaine extĂ©rieure de jardin : comment choisir ? Discussions similaires. Dissertation Sur britannicus. Par chtiteportugaizz dans le forum TPE / TIPE et autres travaux RĂ©ponses: 4 Dernier message:
Français 6° Voici une sĂ©quence sur les fables que je mets en place en 6Ăšme en lien avec le thĂšme de Français RĂ©sister au plus fort ruses, mensonges et masques . En classe, j’utilise ponctuellement le manuel de 6Ăšme gĂ©nĂ©rale L’envol des lettres de chez Belin. Ma progression SĂ©quence la ruse dans les fables SĂ©ance 1 redĂ©couvrir les fables de La Fontaine Ă  partir du Corbeau et du Renard. Lecture de la fable dans le manuel. Mise en voix par groupes de 3 ou 4. Mise en Ă©vidence des parties dialoguĂ©es en les insĂ©rant dans une BD de la fable trouvĂ©e chez Sobelle. Recherche facultative Ă  la maison sur La Fontaine. SĂ©ance 2 produire un Ă©crit Ă  la maniĂšre de. Mise en commun des recherches sur l’auteur et fiche pour le cahier de parcours culturel j’ai choisi celle de Lafouine. DĂ©couverte de la BD sans texte d’Adrian Maganza trouvĂ©e chez Gandalf Faire rĂ©diger le texte sans forcĂ©ment faire des rimes mais en mettant bien en Ă©vidence les parties dialoguĂ©es. SĂ©ance 3 Mettre en page son texte sous forme de BD. Sur ordinateur ajouter des bulles Ă  la BD ci-dessus et y insĂ©rer ses dialogues. SĂ©ance 4 DĂ©couvrir une autre fable sous diffĂ©rentes versions. Lire la version du corbeau et du renard d’Esope puis faire dĂ©couvrir Le renard et la Cigogne du mĂȘme auteur Ă  l’aide des documents de Zaubette. Lecture et explicitation collective de la version de La Fontaine suivies de l’exercice de comprĂ©hension suivant images renard et cigogne Pour finir, nous avons créé des mots croisĂ©s autour du vocabulaire difficile » de la version de La Fontaine. Prolongement en arts plastiques reprĂ©senter Le renard et la Cigogne sous forme de BD.
Dissertationsur les Fables de la Fontaine.ModifiĂ© par mon prof particulier.Note reçu de 19.25.Sujet sur la vĂ©ritĂ©/mensonge. Extrait - Sujet : Pensez vous que de mensonge peut ĂȘtre un moyen d’atteindre la vĂ©ritĂ© .Pascal, dans ses PensĂ©es, dĂ©finit l'imagination comme « maitresse d'erreur et de faussetĂ© » L'imagination est pourtant le support des fables, et plus Objet d’étude la littĂ©rature d’idĂ©es du XVIe au XVIIe siĂšcle. Parcours Imagination et pensĂ©e au XVIIe siĂšcle. Les Ɠuvres littĂ©raires sont habituellement censĂ©es Ă©mouvoir ou divertir. DĂšs lors, l’expression littĂ©rature d’idĂ©es» renvoie Ă  une pratique rĂ©putĂ©e plus aride l’argumentation. Les auteurs veulent agir, modifier les idĂ©es et les façons de vivre de leurs contemporains. Or, les Fables de La Fontaine ont longtemps Ă©tĂ© associĂ©es Ă  une morale figĂ©e, Ă  l’enfance, sous prĂ©texte qu’il s’agit souvent d’histoires brĂšves mettant en scĂšne des animaux, et qui dĂ©bouchent sur une leçon conventionnelle. Mais les Fables sont parfois dĂ©rangeantes leur morale n’a rien de banale. Elles soulignent la difficultĂ© de vivre dans un monde dangereux. Comment La Fontaine met-il l’imagination libre au service d’une pensĂ©e complexe, parfois transgressive, et qui stimule la libertĂ© du lecteur? Les Fables des images codĂ©es qui donnent Ă  penser La Fontaine suit les fabulistes antiques pour faire rĂ©flĂ©chir, il est plus efficace de raconter une histoire que de dĂ©velopper une idĂ©e abstraite. ● La nature imaginaire contre la pensĂ©e de Versailles Les fables sont l’aboutissement de la rĂ©flexion politique de La Fontaine, qui appartient Ă  une gĂ©nĂ©ration déçue par Louis XIV. L’élĂ©phant et le singe de Jupiter», XII 21, permet au fabuliste et aux lecteurs de réévaluer le mode de vie de la Cour rien n’a d’importance aux yeux des dieux. En donnant Ă  imaginer une querelle animaliĂšre sans importance, La Fontaine permet de penser la vanitĂ© humaine. ● Hommes ou animaux? La Fontaine brouille la distinction entre humain et animal Un loup rempli d’humanité» assiste, scandalisĂ©, au festin de bergers qui mangent un agneau Ă  la broche Le Loup et les Bergers», X 5. L’humain, tel que La Fontaine le fait imaginer et penser, est aussi violent qu’un animal, et plus injuste. ● Dieux imparfaits et libertinage L’Amour et la Folie, XII 14 l’Amour est reprĂ©sentĂ© sous les traits d’un enfant aveugle. La Fontaine impute ce handicap Ă  une dispute entre les dieux, et montre que ces prĂ©tendus modĂšles sont peu crĂ©dibles. L’imagination, associĂ©e Ă  la mythologie, remet en cause le sacrĂ© pensĂ©e libertine. Tous les repĂšres moraux sont bousculĂ©s par les Fables l’imagination et la pensĂ©e s’associent pour dĂ©truire les fondements de la moralitĂ©. De la folle du logis, maĂźtresse d’erreur et de fausseté», Ă  la libertĂ©. L’imagination est critiquĂ©e par Pascal, contemporain de La Fontaine, qui l’associe Ă  la folie. La Fontaine en fait le ressort des libertĂ©s personnelles. ● ComĂ©die sociale et dĂ©nonciation IX 15 la nuit, face au danger du Voleur, la Femme se jette dans les bras du Mari qu’elle refuse d’approcher. Proche des satires de MoliĂšre, la fable vise les contraintes sociales, et les dĂ©nonce l’imagination, libĂ©rĂ©e par le rire grivois, stimule la pensĂ©e. ● La rĂȘverie contre le contrĂŽle de l’esprit La Lionne et l’Ourse», X 12. L’évocation de la guerre de Troie fait appel Ă  l’imagination, et fonctionne comme une consolation en trouvant une douleur plus grande que la sienne, on s’apaise. L’imagination apaise la pensĂ©e trop chagrine. Et non l’inverse! ● Inspiration antique Le vieillard et les trois jeunes hommes», XI 8. Fable inspirĂ©e de Virgile, CicĂ©ron, SĂ©nĂšque la sagesse antique parle Ă  l’imagination du fabuliste, qui l’utilise pour donner Ă  penser. Les fables, associant Ă©rudition, imagination et raisonnement, libĂšrent. DĂ©sir d’un monde meilleur et plus libre L’imaginaire des Fables, contre l’injustice et la bĂȘtise, invite Ă  une pensĂ©e politique. ● Le plus grand lecteur Avec la dĂ©dicace Ă  Madame de Montespan, les fables s’invitent dans l’intimitĂ© du monarque ; les spĂ©cialistes M. Fumaroli y voient le projet de dĂ©tourner le roi de son aveuglement». Les fables veulent donner le pouvoir Ă  l’imagination, qui propose Ă  la pensĂ©e un monde plus Ă©quitable. ● PensĂ©e lucide ou rĂȘve d’un monde juste? La ForĂȘt et le BĂ»cheron», XII 16 face Ă  la mĂ©chancetĂ© humaine, les fables ne servent Ă  rien. Je suis las d’en parler» est une maniĂšre de demander au lecteur de prendre le relais. Imagination + PensĂ©e = Politique. ● BriĂšvetĂ© pour laisser rĂȘver et rĂ©flĂ©chir L’éducation», VIII 24 la fable donne Ă  imaginer l’abĂȘtissement de qui s’éloigne de la nature et perd sa libertĂ©. La leçon est dĂ©mocratique. Comme le veut l’esthĂ©tique de l’expression brĂšve, il s’agit de frapper l’imaginaire pour faire rĂ©agir plus librement la pensĂ©e. CE QU’IL FAUT RETENIR En proposant de courtes histoires, La Fontaine utilise un procĂ©dĂ© efficace. En effet, l’histoire permet de convaincre le lecteur, et la morale emporte l’adhĂ©sion. L’imagination et les animaux sont au service d’une pensĂ©e qui n’épargne aucun prĂ©jugĂ©, et plaide pour la justice et la libertĂ©. L’imagination libĂ©ratrice est cĂ©lĂ©brĂ©e dans un siĂšcle qui lui est hostile.
Dissertationsur les Fables de la Fontaine Objet d'Ă©tude: La littĂ©rature d’idĂ©es du XVIe au XVIIIe siĂšcle ƒuvre: La Fontaine, Fables (livres VII Ă  XI). Read More Recherche AvancĂ©e. La Fontaine revient Ă  plusieurs reprises sur ce rĂŽle des fables. Souvent, comme nous l’avons dĂ©jĂ  soulignĂ©, dans les fables dĂ©dicacĂ©es Ă  des personnages importants (les premiĂšres fables de
IRĂ©flexions sur Imagination et pensĂ©e au XVIIe siĂšcle » Le terme imagination » vient du latin imago qui prĂ©sente une racine commune avec imitari qui signifie imiter ». Il dĂ©signe donc Ă©tymologiquement l'imitation par les images ». Plus largement, l'imagination est une activitĂ© de l'esprit qui permet de construire des reprĂ©sentations. Ces reprĂ©sentations peuvent convoquer des ĂȘtres ou des objets absents mais rĂ©els. Elles peuvent aussi construire un monde imaginaire. Dans une perspective littĂ©raire le terme renvoie Ă©galement Ă  l'idĂ©e d'invention, au processus de crĂ©ation d'un auteur, Ă  sa capacitĂ© de produire ou reproduire des images et Ă  les combiner. Le terme pensĂ©e » vient du latin pendere qui signifie peser » ou pensare qui signifie juger ». Sa dĂ©finition recouvre plusieurs acceptions il dĂ©signe toute action de l'esprit comme le doute, la comprĂ©hension, le jugement, la connaissance Ă©laborĂ©e. La pensĂ©e se distingue donc de l'action. Le parcours se borne au XVIIe siĂšcle, Ă©poque qui voit se dĂ©velopper une rĂ©flexion sur la nature humaine. Les auteurs classiques, dont La Fontaine fait partie, mettent donc la littĂ©rature au service de la rĂ©flexion. Pour ce faire, ils s'inspirent des auteurs antiques notamment Platon ou Aristote qui se dĂ©fiaient de l'imagination - qui peut ĂȘtre trompeuse et mensongĂšre - et entendaient la rĂ©guler par l'imitation la mimesis. Les auteurs classiques envisagent donc nĂ©cessairement l'imagination en lien avec la raison pour donner une portĂ©e morale Ă  leurs Ɠuvres et leur assigner donc une double fonction plaire et instruire » afin de mener l'homme sur la voie de la sagesse. L'intitulĂ© du parcours invite Ă  se poser diverses questions Quelle rĂ©flexion d'ordre social, moral ou philosophique une Ɠuvre littĂ©raire, produit de l'imagination d'un auteur, peut-elle proposer ? La fiction est-elle un support efficace de l'argumentation ? La pensĂ©e rationnelle est-elle compatible avec construction d'un monde imaginaire ? Sur quels aspects de la rĂ©alitĂ© l'auteur fait-il reposer son imagination ? L'imitation favorise-t-elle ou entrave-t-elle la crĂ©ation ? IIL'Ɠuvre au programme AL'auteur Jean de La Fontaine 1621-1695 Jean de La Fontaine naĂźt et grandit Ă  ChĂąteau-Thierry oĂč il mĂšne une existence paisible. Il devient avocat puis succĂšde Ă  son pĂšre qui Ă©tait maĂźtres des eaux et forĂȘts. Il est introduit Ă  la cour de France par Fouquet, le surintendant des Finances, qui apprĂ©cie son Ɠuvre et devient son mĂ©cĂšne. Il y fait la connaissance des grands auteurs comme Racine, MoliĂšre et Mme de SĂ©vignĂ©. Quand Fouquet est arrĂȘtĂ© par Louis XIV en 1661, il prend sa dĂ©fense. La disgrĂące du premier entraĂźne celle du second. Fouquet est accusĂ© d'avoir dilapidĂ© l'argent de l'État et il est condamnĂ© Ă  la prison Ă  perpĂ©tuitĂ©. Il avait amassĂ© une immense fortune et fait construire un magnifique chĂąteau Ă  Vaux-le-Vicomte. Trop puissant et trop influent, Fouquet sert d'exemple car Louis XIV voulait rĂ©duire les prĂ©rogatives des aristocrates et dĂ©tenir tous les pouvoirs. Louis XIV ne pardonne pas Ă  La Fontaine sa loyautĂ© indĂ©fectible envers son protecteur l'auteur doit s'Ă©loigner un moment de la cour. La Fontaine se consacre Ă  l'Ă©criture et publie d'abord un recueil de rĂ©cits d'inspiration libertine intitulĂ© Contes et Nouvelles. Cette publication lui vaut un succĂšs immĂ©diat en 1665 puis en 1674. Certains textes sont accusĂ©s d'ĂȘtre trop libertins et sont censurĂ©s. La Fontaine s'intĂ©resse ensuite au genre de la fable. Les deux publications de ses ouvrages en 1668 et 1693 sont Ă©galement un immense succĂšs. Il se place successivement sous la protection de la duchesse d'OrlĂ©ans puis de Madame de la SabliĂšre et enfin d'Hervart, conseiller au Parlement de Paris. Revenu Ă  Paris, La Fontaine profite d'une vie mondaine. Il frĂ©quente tous les grands auteurs de son temps. Il est Ă©lu Ă  l'AcadĂ©mie française en 1683. La fin de sa vie est marquĂ©e par une grande austĂ©ritĂ© religieuse. Il renie ses Contes et se retire de la vie mondaine. Il meurt en 1695. BL'Ɠuvre Fables, livres VII Ă  XI, 1678-1679 La fable est un genre littĂ©raire ancien qui appartient d'abord Ă  la tradition orale. Transmise de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration, elle propose une morale, une leçon de sagesse, son but est avant tout didactique. Le poĂšte grec Ésope VIIe - VIe siĂšcle av. et le poĂšte latin PhĂšdre Ier siĂšcle av. – Ier siĂšcle ap. sont les deux principales sources d'inspiration de La Fontaine. La fable est une brĂšve fiction qui suit un schĂ©ma narratif. Elle a une valeur probatoire elle apporte une preuve et contient souvent une morale ou une adresse au lecteur. Elle met en scĂšne des animaux, des objets, des allĂ©gories ou des ĂȘtres humains qui ont une portĂ©e universelle et exemplaire. La Fontaine va donner ses lettres de noblesse Ă  la fable en la versifiant ; en jouant sur le rapport entre les Ă©vĂ©nements racontĂ©s et la morale proposĂ©e ; en donnant aux sujets abordĂ©s une rĂ©sonance contemporaine, sociale ou politique mais Ă©galement philosophique et personnelle. L'Ă©tude des Fables de La Fontaine passe par une rĂ©flexion Ă  la fois sur la forme et sur la portĂ©e du texte. Selon son auteur, la fable relĂšve de l'apologue elle propose le rĂ©cit d'une aventure assortie d'une morale explicite ou implicite qui l'illustre, qui l'Ă©claire, qui en propose le contrepoint. Le lecteur est ainsi amenĂ© Ă  produire des reprĂ©sentations, Ă  transposer les allĂ©gories de la fiction dans le monde des humains pour en comprendre les mĂ©canismes et les travers. Le PĂątre et le Lion », FablesLes livres VII Ă  XI des Fables de La Fontaine renouvellent particuliĂšrement le genre de la fable et s'Ă©loignent du modĂšle d'Ésope. Le second volume propose des fables plus longues que dans le premier. La Fontaine dĂ©taille davantage les circonstances de l'action et le portrait des personnages. Les animaux y cĂŽtoient des hommes et leurs comportements sont plus humains. Ce renouvellement formel s'accompagne d'une Ă©volution thĂ©matique les rĂ©cits s'inscrivent dans un contexte contemporain de l'auteur. L'ensemble des textes s'adresse donc de façon Ă©vidente aux adultes. Les personnages vivent dĂ©sormais en sociĂ©tĂ©, ont un statut social, dĂ©veloppent des rĂ©flexions philosophiques ou religieuses. Les textes prĂ©sentent une vision critique de la sociĂ©tĂ© du XVIIe siĂšcle oĂč rĂšgnent l'injustice et l'hypocrisie. Le fabuliste invite le lecteur Ă  la rĂ©flexion, Ă  la tempĂ©rance et Ă  la prudence. A La Fille », livre VII, 1678 Certaine Fille, un peu trop fiĂšre PrĂ©tendait trouver un mari Jeune, bien fait, et beau, d'agrĂ©able maniĂšre, Point froid et point jaloux ; notez ces deux points-ci. Cette Fille voulait aussi Qu'il eĂ»t du bien, de la naissance, De l'esprit, enfin tout ; mais qui peut tout avoir ? Le destin se montra soigneux de la pourvoir1 Il vint des partis d'importance. La Belle les trouva trop chĂ©tifs de moitiĂ© Quoi moi ? quoi ces gens-lĂ  ? l'on radote, je pense. À moi les proposer ! hĂ©las ils font pitiĂ©. Voyez un peu la belle espĂšce ! L'un n'avait en l'esprit nulle dĂ©licatesse ; L'autre avait le nez fait de cette façon-lĂ  ; C'Ă©tait ceci, c'Ă©tait cela, C'Ă©tait tout ; car les prĂ©cieuses Font dessus tout les dĂ©daigneuses. AprĂšs les bons partis les mĂ©diocres gens Vinrent se mettre sur les rangs. Elle de se moquer. Ah vraiment, je suis bonne De leur ouvrir la porte ils pensent que je suis Fort en peine de ma personne. GrĂące Ă  Dieu je passe les nuits Sans chagrin, quoique en solitude. La Belle se sut grĂ© de tous ces sentiments. L'Ăąge la fit dĂ©choir ; adieu tous les amants2. Un an se passe et deux avec inquiĂ©tude. Le chagrin vient ensuite elle sent chaque jour DĂ©loger quelques Ris, quelques Jeux, puis l'Amour ; Puis ses traits choquer et dĂ©plaire ; Puis cent sortes de fards. Ses soins ne purent faire Qu'elle Ă©chappĂąt au Temps, cet insigne larron Les ruines d'une maison Se peuvent rĂ©parer que n'est cet avantage Pour les ruines du visage ! Sa prĂ©ciositĂ© changea lors de langage. Son miroir lui disait Prenez vite un mari. Je ne sais quel dĂ©sir le lui disait aussi ; Le dĂ©sir peut loger chez une prĂ©cieuse. Celle-ci fit un choix qu'on n'aurait jamais cru, Se trouvant Ă  la fin tout aise et tout heureuse De rencontrer un Pourvoir l'Ă©tablir par le Amants hommes qui ont dĂ©clarĂ© leurs sentiments Malotru homme mal bĂąti. Expression du dĂ©dain Portrait du mari idĂ©al ConsĂ©quence de son attitude dĂ©daigneuse Évocation de la vieillesse Expressions relatives Ă  l'Ă©coulement inexorable du temps Mouvements du texte Premier mouvement, prĂ©sentation des circonstances, les prĂ©tentions de la fille de Certaine Fille » Ă  tout avoir ? ». DeuxiĂšme mouvement, la fille repousse tous les prĂ©tendants de Le destin » Ă  ces sentiments. ». TroisiĂšme mouvement, les ravages du temps et leurs consĂ©quences de L'Ăąge la fit » Ă  la fin. L'essentiel du texte Ă  retenir Une satire de la prĂ©ciositĂ© La prĂ©ciositĂ© est un art de vivre et une esthĂ©tique qui s'Ă©panouit entre 1650 et 1660 au sein de l'aristocratie parisienne. Le mouvement naĂźt en rĂ©action contre la grossiĂšretĂ© des mƓurs et le langage de l'Ă©poque. Il propose de restaurer l'Ă©lĂ©gance des propos et des tenues. Dans cette fable, La Fontaine en montre les excĂšs en mettant en scĂšne une femme capricieuse et trop exigeante dont il fait le portrait. Faute d'avoir su apprĂ©cier les qualitĂ©s de ses prĂ©tendants, elle se retrouve seule avant de se marier au moins sĂ©duisant de tous. La fable, un rĂ©cit au ton plaisant La Fontaine voulait, grĂące Ă  ses fables, instruire et plaire. La tonalitĂ© d'ensemble de La Fille » est plaisante. En effet, le fabuliste sollicite la complicitĂ© du lecteur et la caricature qu'il peint de la prĂ©cieuse en fait un personnage plus ridicule qu'inquiĂ©tant. L'auteur mĂ©nage aussi un effet de chute propre Ă  surprendre le lecteur son personnage finit par gagner en sagesse et par adopter un comportement modeste tout Ă  fait inattendu. Une leçon de sagesse L'histoire de la Fille est exemplaire et a une valeur probatoire. Elle est l'occasion pour le fabuliste d'offrir une leçon philosophique au lecteur le temps fait son Ɠuvre donc l'homme doit profiter de sa jeunesse. Par ailleurs, il ne doit pas laisser sa vanitĂ© guider ses choix mais se satisfaire de son sort. B Les Animaux malades de la peste », livre VII, 1678 Un mal qui rĂ©pand la terreur,Mal que le Ciel en sa fureurInventa pour punir les crimes de la terre,La Peste puisqu'il faut l'appeler par son nomCapable d'enrichir en un jour l'AchĂ©ron1,Faisait aux animaux la ne mouraient pas tous, mais tous Ă©taient frappĂ©s On n'en voyait point d'occupĂ©sÀ chercher le soutien d'une mourante vie ;Nul mets n'excitait leur envie ;Ni Loups ni Renards n'Ă©piaientLa douce et l'innocente Tourterelles se fuyaient Plus d'amour, partant2 plus de Lion tint conseil, et dit Mes chers amis,Je crois que le Ciel a permisPour nos pĂ©chĂ©s cette infortune ;Que le plus coupable de nousSe sacrifie aux traits du cĂ©leste courroux,Peut-ĂȘtre il obtiendra la guĂ©rison nous apprend qu'en de tels accidents3On fait de pareils dĂ©vouements Ne nous flattons donc point ; voyons sans indulgenceL'Ă©tat de notre moi, satisfaisant mes appĂ©tits gloutonsJ'ai dĂ©vorĂ© force4 m'avaient-ils fait ? Nulle offense MĂȘme il m'est arrivĂ© quelquefois de mangerLe Berger. Je me dĂ©vouerai donc, s'il le faut ; mais je penseQu'il est bon que chacun s'accuse ainsi que moi Car on doit souhaiter selon toute justiceQue le plus coupable pĂ©risse.— Sire, dit le Renard, vous ĂȘtes trop bon Roi ;Vos scrupules font voir trop de dĂ©licatesse ;Et bien, manger moutons, canaille, sotte espĂšce,Est-ce un pĂ©chĂ© ? Non, non. Vous leur fĂźtes SeigneurEn les croquant beaucoup d' quant au Berger l'on peut direQu'il Ă©tait digne de tous maux,Étant de ces gens-lĂ  qui sur les animauxSe font un chimĂ©rique dit le Renard, et flatteurs d' n'osa trop approfondirDu Tigre, ni de l'Ours, ni des autres puissances,Les moins pardonnables les gens querelleurs, jusqu'aux simples mĂątins5,Au dire de chacun, Ă©taient de petits vint Ă  son tour et dit J'ai souvenance6Qu'en un prĂ© de Moines passant,La faim, l'occasion, l'herbe tendre, et je penseQuelque diable aussi me poussant,Je tondis de ce prĂ© la largeur de ma n'en avais nul droit, puisqu'il faut parler ces mots on cria haro7 sur le baudet. Un Loup quelque peu clerc prouva par sa harangue8Qu'il fallait dĂ©vouer ce maudit animal,Ce pelĂ©, ce galeux, d'oĂč venait tout leur peccadille9 fut jugĂ©e un cas l'herbe d'autrui ! quel crime abominable !Rien que la mort n'Ă©tait capableD'expier son forfait on le lui fit bien que vous serez puissant ou misĂ©rable,Les jugements de cour vous rendront blanc ou AchĂ©ron Fleuve des Partant par Accident ce qui est Force de MĂątins gros chiens de J'ai souvenance je me Haro Interjection qui exprime l'indignation et dĂ©nonce quelqu' Harangue Peccadille faute sans gravitĂ©. TonalitĂ© tragique Champ lexical de la faute Champ lexical de la justice Éloge du Lion par le Renard qui souligne sa grandeur d'Ăąme Hyperboles, rĂ©quisitoire contre l'Âne PrĂ©dateurs Mouvements du texte Premier mouvement, prĂ©sentation des circonstances, les animaux ont la peste de Un mal » Ă  plus de joie. ». DeuxiĂšme mouvement, aveux successifs du Lion et de l'Âne de Le Lion » Ă  parler net. ». TroisiĂšme mouvement, argument fallacieux qui condamne l'Âne de À ces mots » Ă  bien voir. ». QuatriĂšme mouvement, morale de Selon » Ă  la fin. L'essentiel du texte Ă  retenir Une fable au ton tragique Un terrible flĂ©au s'abat sur les animaux. Alors qu'ils entendent trouver un coupable qui doit ĂȘtre puni, chacun passe aux aveux. AprĂšs ceux du lion vient le tour de l'Ăąne qui est finalement condamnĂ© pour un fait sans gravitĂ©. Le fabuliste met en scĂšne un procĂšs injuste qui condamne un innocent. La stratĂ©gie argumentative Ă  l'Ɠuvre Le discours du Lion suit une progression logique. AprĂšs avoir exposĂ© la situation, il confesse ses torts et les justifie. Puis, il invite les autres Ă  en faire autant avant d'en tirer une conclusion. Il rĂ©affirme son autoritĂ© en parlant au nom de la communautĂ©. Il se rĂ©clame d'une certaine sagesse, semble vouloir rendre justice de façon Ă©quitable. La longueur de son discours et son Ă©loquence sont remarquables. L'Ă©loge du Lion par le Renard contribue Ă  le dĂ©douaner de ses fautes. Le Loup va prononcer un rĂ©quisitoire sans appel contre l'Âne. Ses propos le condamnent sans argument logique et valable. Une dĂ©nonciation des injustices sociales Le pouvoir des puissants est ici prĂ©sentĂ© comme irrĂ©ductible. Le discours du Lion minimise son crime avoir mangĂ© un berger et celui du Renard lui apporte du crĂ©dit. Ses arguments pour dĂ©fendre le Lion sont fallacieux. Tous les animaux en prĂ©sence sont des prĂ©dateurs et tous se rangent derriĂšre le Lion et le Renard. L'Âne avoue Ă  son tour qu'il a mangĂ© de l'herbe. Alors que son tort est sans commune mesure, il provoque l'indignation des courtisans qui le rendent coupable du flĂ©au. Cette fable illustre l'idĂ©e que la raison du plus fort est toujours la meilleure ». La justice ne condamne pas le criminel mais rend ses jugements en fonction du rang social. C Les ObsĂšques de la lionne », livre VII, 1678 La femme du Lion mourut AussitĂŽt chacun accourutPour s'acquitter envers le PrinceDe certains compliments de consolation,Qui sont surcroĂźt d' fit avertir sa Province1Que les obsĂšques se feraientUn tel jour, en tel lieu ; ses PrĂ©vĂŽts2 y seraientPour rĂ©gler la cĂ©rĂ©monie,Et pour placer la si chacun s'y Prince aux cris s'abandonna,Et tout son antre en Lions n'ont point d'autre entendit Ă  son exempleRugir en leurs patois Messieurs les dĂ©finis la cour un pays oĂč les gensTristes, gais, prĂȘts Ă  tout, Ă  tout indiffĂ©rents,Sont ce qu'il plaĂźt au Prince, ou s'ils ne peuvent l'ĂȘtre,TĂąchent au moins de le paraĂźtre,Peuple camĂ©lĂ©on, peuple singe du maĂźtre ;On dirait qu'un esprit anime mille corps ;C'est bien lĂ  que les gens sont de simples revenir Ă  notre affaireLe Cerf ne pleura point, comment eĂ»t-il pu faire ?Cette mort le vengeait ; la Reine avait jadisÉtranglĂ© sa femme et son il ne pleura point. Un flatteur l'alla dire,Et soutint qu'il l'avait vu colĂšre du Roi, comme dit Salomon,Est terrible, et surtout celle du Roi Lion Mais ce Cerf n'avait pas accoutumĂ©3 de Monarque lui dit ChĂ©tif hĂŽte des boisTu ris, tu ne suis pas4 ces gĂ©missantes n'appliquerons point sur tes membres profanesNos sacrĂ©s ongles ; venez Loups,Vengez la Reine, immolez tousCe traĂźtre Ă  ses augustes Cerf reprit alors Sire, le temps de pleursEst passĂ© ; la douleur est ici digne moitiĂ© couchĂ©e entre des fleurs,Tout prĂšs d'ici m'est apparue ;Et je l'ai d'abord m'a-t-elle dit, garde que ce convoi,Quand je vais chez les Dieux, ne t'oblige Ă  des Champs Élysiens j'ai goĂ»tĂ© mille charmes,Conversant avec ceux qui sont saints comme agir quelque temps le dĂ©sespoir du prends plaisir. À peine on eut ouĂŻ la chose,Qu'on se mit Ă  crier Miracle, apothĂ©ose !Le Cerf eut un prĂ©sent, bien loin d'ĂȘtre les Rois par des songes,Flattez-les, payez-les d'agrĂ©ables mensonges,Quelque indignation dont leur cƓur soit rempli,Ils goberont l'appĂąt, vous serez leur Sa Province son PrĂ©vĂŽts grands N'avait pas accoutumĂ© n'avait pas l' Ne pas suivre ne pas imiter Expression ostentatoire de la souffrance Portrait nĂ©gatif des courtisans Expression de la tyrannie du roi Parataxe, absence de lien logique ProsopopĂ©e de la dĂ©funte reine ImpĂ©ratifs Mouvements du texte Premier mouvement, prĂ©sentation des circonstances, la mort de la Lionne de La femme » Ă  la cĂ©rĂ©monie ». DeuxiĂšme mouvement, l'affliction des courtisans de Et pour » Ă  les Courtisans. ». TroisiĂšme mouvement, la dĂ©finition de la Cour par le fabuliste de Je dĂ©finis » Ă  simples ressorts. ». QuatriĂšme mouvement, le Cerf justifie son attitude de Pour revenir » Ă  loin d'ĂȘtre puni. ». CinquiĂšme mouvement, morale de Amusez » Ă  la fin. L'essentiel du texte Ă  retenir Une satire virulente À la mort de la Lionne, le Lion exprime sa douleur de façon trĂšs ostentatoire tout comme les courtisans qui calquent leurs attitudes sur la sienne. Le Lion, en monarque absolu, se comporte par ailleurs de façon tyrannique. Il prononce une sentence arbitraire fondĂ©e sur des rumeurs et condamne le Cerf sans procĂšs. Une rĂ©flexion sur le pouvoir de la parole Alors que le Lion condamne le Cerf Ă  une mort certaine, ce dernier prononce un plaidoyer pro domo c'est-Ă -dire pour dĂ©fendre ses propres intĂ©rĂȘts. Il s'appuie sur l'argument selon lequel la reine lui ait apparue et lui a donnĂ© l'ordre de ne pas pleurer. Son raisonnement convainc les courtisans qui crient au miracle. Le Lion lui aussi se range Ă  cette version des faits. La sociĂ©tĂ© de cour vue par le fabuliste Le narrateur-fabuliste intervient, ce qui est trĂšs rare, Ă  deux reprises dans la fable. Il intervient d'abord aprĂšs l'exposition des faits pour dresser un portrait trĂšs nĂ©gatif des courtisans. Il les dĂ©crit comme des comĂ©diens hypocrites et opportunistes, prĂȘts Ă  tout pour plaire au roi. À la fin de la fable, le fabuliste intervient de nouveau avec ironie et donne des conseils au lecteur le roi est orgueilleux et pour lui plaire il faut lui dire ce qu'il veut entendre. C'est le seul moyen de survivre dans l'univers impitoyable de la cour.
LaFontaine semble lui accorder un rĂŽle important dans ses Fables et bien d'autres Ă©crivains font rimer imagination et argumentation. les Fables de La Fontaine,une Ɠuvre composite? Il s'agit donc de comprendre en quoi l'imagination, loin de nuire au travail de la raison et au dĂ©bat d'idĂ©es, peut se rĂ©vĂ©ler particuliĂšrement prĂ©cieuse. Bac de français 2020-La littĂ©rature d’idĂ©es
ANTHOLOGIE DE FABLES DE LA FONTAINE critique du roi et de la caur par l’intermĂ©diaire de diffĂ©rents oiseaux » or 19 Sni* to View vers un thĂšme commun les oiseaux Nous allons voir comment Jean de la Fontaine critique la cour de Louis XIV Ă  travers la personnification de ces oiseaux. L’oiseau, symbole de l’amitiĂ©, de l’amour comme dans les deux pigeons » oĂč la Fontaine engage le lecteur Ă  entretenir cette amitie et cet amour. L’auteur utilise plusieurs fois le corbeau dans ses fables, symbole de la mort. Mais les oiseaux sont aussi qualifiĂ©s de majestueux, orgueilleux avec le hĂ©ron, de gourmands vec le corbeau et le milan, de serviteurs zĂ©lĂ©s et sots avec le faucon et la mouche, d’honnĂȘtes avec la perdrix, toujours en noise » en parlant des coqs. Et pour finir, de supĂ©rieurs, de divins avec l’aigle l’oiseau Jupiter la poule et le dragon. Ce thĂšme est intĂ©ressant car cela permet de voir comment Jean de la Fontaine utilise ces animaux qui sont Ă  la fois similaires par leur propre nom d’oiseau mais diffĂ©rents par leurs comportements et qualifications, afin de critiquer le roi Louis XIV et la cour tout en Ă©vitant la censure. Les fables de l’anthologie sont regroupĂ©es selon les aractĂ©ristiques et les qualitĂ©s de ces oiseaux. Plan Les deux pigeons ; livre IX, Le renard et la cigogne ; livre l, 18
. Le milan et le rossignol ; livre IX, Le corbeau et le renard ; livre Le corbeau voulant imiter lg l’hirondelle ; livre X, 6.. 

. 10 Les vautours et les pigeons ; livre VII, La perdrix et les coqs; livre X, La poule aux Ɠufs d’or ; livre V, 13

 Les deux coqs ; livre VII, 13
 Le coche et la mouche ; livre VII, Le faucon et le chapon , livre VIII, 21 
 12 Le dragon Ă  plusieurs tĂȘtes et le dragon Ă  plusieurs queues ; Le hĂ©ron ; livre VII, 4. Les deux pigeons ? les deux pigeons » est une fable extraite du livre IX des fables, oĂč la Fontaine engage le lecteur Ă  approfondir et ? livre rechercher l’amltiĂ© et l’amour dans le but d’atteindre le bonheur. Le pigeon est un oiseau plutĂŽt ordinaire, l’auteur l’utilise afin de reprĂ©senter une partie de la societĂ© simple de son temps. ravaux, Les dangers, les soins du voyage, Changent un peu votre courage. Encor, si la saison s’avançait davantage ! Attendez les zĂ©phyrs. Qui vous presse ? un corbeau Tout Ă  l’heure annonçait malheur Ă  quelque oiseau. Je ne songerai plus que rencontre funeste, Que faucons, que rĂ©seaux. ? HĂ©las, dirai-je, il pleut Mon frĂšre a-t-il tout ce qu’il veut, Bon soupĂ©, bon gĂźte, et le reste ? » Ce discours Ă©branla le cƓur De notre imprudent voyageur Mals le dĂ©sir de voir et l’humeur inquiĂšte L’emportĂšrent enfin. Il dit Ne pleurez point ; Trois jours au plus rendront mon Ăąme satisfaite Je reviendrai dans peu conter de point en point Mes aventures Ă  mon frĂšre ; Je le dĂ©sennuierai. Quiconque ne voit guĂšre N’a guĂšre Ă  dire aussi. Mon voyage dĂ©peint Vous sera d’un plaisir extrĂȘme. Je dirai J’étais lĂ  ; telle chose m’avint; » Vous y crolrez ĂȘtre vous-mĂȘme. ? A ces mots, en pleurant, ils se dirent adieu. Le voyageur s’éloigne ; et voilĂ  qu’un nuage L’oblige de chercher retraite en quelque lieu. Un seul arbre s’offrit, tel encor que l’orage Maltraita le pigeon en dĂ©pit du feuillage. L’air devenu serein, il part tout morfondu, SĂšche du mieux qu’il peut son corps chargĂ© de pluie, Dans un champ Ă  l’écart voit du blĂ© rĂ©pandu, Voit un pigeon auprĂšs cela lul donne envie ; Il y vole, il est pris ce blĂ© couvrait d’un las Les menteurs et traĂźtres appas. Le las Ă©tait usĂ© si bien que, de son aile, De ses pieds, de son bec, l’oiseau le rompt enfin Quelque plume V pĂ©rit et pĂ©rit et le pis du destin Fut qu’un certain vautour Ă  la serre cruelle, Vit notre malheureux qui, traĂźnant la ficelle Et les morceaux du las qui l’avaient attrapĂ©, Semblait un forçat Ă©chappĂ©. Le vautour sien allait le lier ,quand des nues Fond Ă  son tour un aigle aux ailes Ă©tendues. Le pigeon profita du conflit des voleurs, S’envola, s’abattit auprĂšs d’une masure, Crut, pour ce coup, que ses malheurs Finiraient par cette aventure ; Mais un fripon d’enfant cet Ăąge est sans pitiĂ© prlt sa fronde, et, du coup, tua plus d’à moitiĂ© La volatile malheureuse, Qui, maudissant sa curiositĂ©, TraĂźnant l’aile et traĂźnant le piĂ©, Demi-morte et demi-boiteuse, Droit au logis s’en retourna Que bien que mal elle arriva Sans autre aventure fĂącheuse. VoilĂ  nos gens rejoints ; et je laisse Ă  juger De combien de plaisi s ils payĂšrent leurs peines. Amants, heureux amants, voulez-vous voyager ? Que ce soit aux rives prochaines. Soyez-vous l’un Ă  l’autre un monde toujours beau, Toujours divers, toujours nouveau Tenez-vous lieu de tout, comptez pour rien le reste. J’ai quelquefois aimĂ© je n’aurais pas alors Contre le Louvre et ses trĂ©sors, Contre le firmament et sa voĂ»te cĂ©leste, ChangĂ© les bois, changĂ© les lieux HonorĂ©s par le pas, Ă©clairĂ©s par les yeux De l’aimable jeune bergĂšre Pour qui, sous le fils de CythĂšre, Je sepu’is, engagĂ© par mes premiers serments. HĂ©las ! Quand reviendront s moments ? PAGF s OF lg au grĂ© de mon Ăąme inquiĂšte ? Ah! si mon coeur osait encor se renflammer ! Ne sentirai-je plus de charme qui m’arrĂȘte ? Al-je passĂ© le temps d’aimer ? 2 Le renard et la cigogne le renard et la cigogne » est une fable extraite du livre I ; la Fontaine prĂ©sente deux personnages qui s’opposent le renard est plutĂŽt Ă©goĂŻste alors que la cigogne elle est plus mise en valeur ar l’auteur car c’est un oiseau gracieux et intelligent. CompĂšre le Renard se mit un jour en frais, Et retint Ă  diner commĂšre la Cigogne. Le rĂ©gal fut petit et sans beaucoup d’apprĂȘts Le galand, pour toute besogne, Avait un brouet clair il vivait chichement. Ce brouet fut par lui servi sur une assiette La cigogne au long bec n’en put attraper miette, Et le drĂŽle eut lapĂ© le tout en un moment. Pour se veneer de cette tr PAGF 6 OF lg Serrant la queue, et portant bas l’oreille. Trompeurs, c’est pour vous que j’écris Attendez-vous Ă  la pareille. Le milan et le rossignol ? le milan et le rossignol » est une fable extraite du livre IX ; Jean de la Fontaine met en Ɠuvre deux oiseaux dont un est pris par la faim le milan. Pour sauver sa peau, le rossignol essaye tant bien que mal de convaincre le milan de l’écouter chanter. Dans cette fable, La Fontaine dĂ©nonce la supĂ©rioritĂ© de l’instant face Ă  la raison. AprĂšs que le milan, manifeste voleur, Eut rĂ©pandu l’alarme en tout le voisina e, Et fait crier sur lui les enfa extraite du livre ; dans cette fable figure un renard, rusĂ© et flatteur, et un corbeau naĂŻf. La Fontaine critique deux grands acteurs de l’époque le ourtisan le renard et une personne de pouvoir le corbeau. Maitre corbeau, sur un arbre perchĂ©, Tenait en son bec un fromage. MaĂźtre renard par l’odeur allĂ©chĂ© , Lui tint Ă  peu prĂšs ce langage Et bonjour Monsieur du corbeau. Que vous ĂȘtes joli! que vous me semblez beau! Sans mentir, si votre ramage Se rapporte Ă  votre plumage, Vous ĂȘtes le phĂ©nix des hĂŽtes de ces bois» A ces mots le corbeau ne se sent pas de joie; Et pour montrer sa belle voix, Il ouvre un large bec laisse tomber sa proie. Le renard s’en saisit et dit Mon bon Monsieur, Apprenez que tout flatteur Vit aux dĂ©pens de celui qui l’écoute Cette leçon vaut bien un fromage sans doute. Le corbeau honteux et confus Jura mais un peu tard , qu’on ne l’y prendrait plus. Un vrai mouton de sacrifice On l’avait rĂ©servĂ© pour la bouche des Dieux. Gaillard Corbeau disait, en le couvant des yeux Je ne sais qul fut ta nourrice ; Mais ton corps me paraĂźt en merveilleux Ă©tat Tu me serviras de pĂąture Sur l’animal bĂȘlant Ă  ces mots il s’abat. La moutonniĂšre crĂ©ature Pesait plus qu’un fromag ; outre que sa toison Était d’une Ă©paisseur extrĂȘme, Et mĂȘlĂ©e Ă  peu prĂšs de la mĂȘme façon Que la barbe de PolyphĂšme. Elle empĂȘtra si bien les serres du Corbeau, Que le pauvre Animal ne put faire retraite. Le Berger vient, le prend, l’encage bien et beau Le donne Ă  ses enfants pour servir d’amusette. Il faut se mesurer; la consĂ©quence est nette Mal prend aux volereaux de faire les voleurs. L’exemple est un dangereux leurre Tous les mangeurs de gens ne sont pas grands seigneurs ; OĂč la guĂȘpe Ă  passĂ©, le moucheron demeure. 6 L’araignĂ©e et l’hirondelle PAGF lg ce maudit oiseau Je l’ai tissu de matiĂšre assez forte. » Ainsi, d’un discours insolent, Se plagnait l’araignĂ©e autrefois tapissiĂšre, Et qui, lors Ă©tant filandiĂšre, PrĂ©tendait enlacer tout insecte volant. La sƓur de PhilomĂšne, attentive Ă  sa proie, MalgrĂ© le bestion happait mouches dans l’air, Pour ses petits, pour elle, impitoyable joie, Que ses enfants gloutons, d’un bec toujours ouvert, D’un ton demi-formĂ© , bĂ©gayante couvĂ©e, Demandaient par des cris encor mal entendus. La pauvre aragne n’ayant plus Que la tĂȘte et les pieds, artisans superflus, Se vit elle-mĂȘme enlevĂ©e L hirondelle, en passant, emporta toile, et tout, Et l’animal pendant au bout. Jupin pour chaque Ă©tat mit deux tables au monde L’adroit, le vigilant, et le fort sont assis A la premiĂšre; et les petits Mangent leur reste Ă  la seconde.
. 502 14 9 518 322 263 190 324

dissertation sur les fables de la fontaine