Illeet-Vilaine; Politique; Spered Ar Vro; Panorama de la Bretagne; Chez Vous Économie L'actualitĂ© Ă©conomique L e concours de belote en faveur du TĂ©lĂ©thon a Error 403 Guru Meditation XID 1052303023 Varnish cache server Concoursde belote dans la rĂ©gion Bretagne. Retrouvez ici les concours et tournois de belote qui ont lieu en rĂ©gion Bretagne: Concours de belote organisĂ©s dans les CĂŽtes-d'Armor (22) Concours de belote organisĂ©s dans le FinistĂšre (29) Concours de belote organisĂ©s dans l'Ille-et-Vilaine (35) Concours de belote organisĂ©s dans le Morbihan (56)
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Cesont aujourd’hui 75 associations qui adhĂšrent chaque annĂ©e Ă  l’activitĂ© Musique au sein de la FSCF. Si historiquement il ne s’agissait que de batterie-fanfares, aujourd’hui nous retrouvons Ă©galement des harmonies, fanfares de rue, ensemble de percussions, batucada, petits ensembles de cuivres, il n’y a aucune limite quant
PubliĂ© le 28 janvier 2018 Ă  00h00 L'association Retrouvailles et loisirs » propose Ă  ses adhĂ©rents de se retrouver chaque deuxiĂšme et quatriĂšme jeudi du mois pour un aprĂšs-midi jeux » dans la salle communale. Jeudi, une vingtaine de participants ont rĂ©pondu Ă  cette invitation. À cette occasion, des galettes des Rois ont Ă©tĂ© proposĂ©es. Le sort a dĂ©signĂ© Annick ThĂ©paut et Michel PĂ©res, voisins de table, pour arborer la couronne. D'autres monarques d'un jour sont demeurĂ©s trĂšs discrets. Les prochains rendez-vous sont le 8 fĂ©vrier et le 22 fĂ©vrier pour un concours de belote.

AccĂšsCONCOURS de BELOTE - 38780 Eyzin-Pinet. Date de derniĂšre mise Ă  jour : 30/09/2016. Une manifestation annoncĂ©e par l'association ASS POUR LA RENOVATION DE L'EGLISE. Annuaire des associations ‱ Associations sportives isĂ©roises ‱ Associations culturelles isĂ©roises ‱ Autres associations isĂ©roises ‱ Associations social et solidaritĂ© isĂ©roises ‱

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A moins de 100 mĂštres de la rocade et des tours de Blosne, vos enfants repartions avec l'impression 'avoir Ă©tĂ© catapultĂ©s dans un autre espace temps... EcomusĂ©e du pays de rennes TĂ©lĂ©phone 02 99 51 38 15 Site internet Tarif 6€ adulte, gratuit pour les enfants, gratuit les premiers dimanches du mois Temps 3h Caresser les poissons Le bassin tactile du grand aquarium de Saint-Maloabrite nombre d'espĂšces de poisson et accueille un simulateur de marĂ©e. Quelle sensation Ă©trange et enrichissante que de pouvoir caresser les raies, turbots et carpes koi ! AprĂšs la visite de l'aquarium, n'oubliez pas de faire un tour au Nautibus, un mini-submersibles qui plonge les enfants au coeur du monde aquatique grĂące Ă  des effets spĂ©ciaux. Grand aquarium de Saint-Malo TĂ©lĂ©phone 02 99 21 19 00 Site internet Tarif 16,50€ adulte, 12€ enfant dĂšs 4 ans Temps 2h Voir un porc-Ă©pic Sur plusieurs hectares, le parc animalier de la Halte du volcan vous fera dĂ©couvrir une importante collection de porc-Ă©pic, dindes, autruches, lamas, cochon-dindes... Pendant le parcours, les petits craqueront sĂ»rement pour les biquettes qu'ils pourront approcher dans leur enclos. Bar restaurant sur place . La Halte du Volcan Ă  PlĂ©chĂątelo TĂ©lĂ©phone 02 99 43 75 65 Site internet Tarif 4€ de 3 Ă  12 ans et 6€ adulte Temps 1h30 ACTIVITÉS CRÉATIVES Royaumes enchantĂ©s Ă  Comper La chĂąteau de Comper, cĂ©lĂšbre pur ses fantĂŽmes et son centre de l'imaginaire arthurien accueille chaque annĂ©es des expos dĂ©diĂ©es aux enfants. Cette annĂ©e, le printemps est sous le signe des fĂ©e. Compteurs et slameurs sont rassemblĂ©s Ă  l'occasion du festival Badlagoule du 13 au 20 avril. Programme du festival Centre de l'imaginaire arthurien Ă  Concoret TĂ©lĂ©phone 02 97 22 79 96 Site internet Tarif 7€ adulte, 5€ enfant Temps 1h Ambiance mĂ©diĂ©val Au chĂąteau de FougĂšres, les chevaliers et les princesses hantent les fortifications. Peut-ĂȘtre mĂȘme qu'en haut de ce donjon s'y cache un dragon. La "plus grande forteresse mĂ©diĂ©vale d'Europe" attise l'imagination des petits et des grands. La scĂ©nographie est ludique et didactique et chacun, parent ou enfant, y trouve son compte. ChĂąteau de FougĂšres TĂ©lĂ©phone 02 99 79 59 59 Site internet Tarif 8,50€ adulte, 5€ enfant Temps 3h Enigmaparc Vous adorez rĂ©soudre des Ă©nigmes en famille ? Alors ce parc de loisirs entiĂšrement couvert est fait pour vous. Venez y muscler vos neurones afin de trouver les issues secrĂštes des labyrinthes. Vous devrez aire preuve d'astuce et d'adresse. Egypte antique, mĂ©diĂ©val, Asie, citĂ© du soleil, annĂ©e 1930... Au total, douze mondes diffĂ©rents s'offrent Ă  vous. Enigmaparc Ă  JanzĂ© TĂ©lĂ©phone 02 99 47 07 65 Site internet Tarif 15,50€ adulte, 14€50 12 ans et +, 11,50€ de 5 Ă  11 ans et gratuit pour les moins de 5 ans Temps 3h Ă  4h Face aux Ɠuvres d'art Le musĂ©e des Beaux-Arts de Rennes offre aux enfants un moment de dĂ©couverte du travail d'artiste. Pendant une heure et en prĂ©sence d'un parent, ils vont se trouver face Ă  une ou plusieurs Ɠuvres. Ils seront ensuite invitĂ©s Ă  aborder l'art par l'observation et par des jeux de crayon face aux Ɠuvres. Ateliers, animations et visites pendant les vacances Le musĂ©e des Beaux-Arts TĂ©lĂ©phone 02 99 31 43 48 Site internet Tarif 15,50€ adulte, 14€50 12 ans et +, 11,50€ de 5 Ă  11 ans et gratuit pour les moins de 5 ans Temps 1h
Lesmembres du bureau du club Sous l’aile du chĂąteau ont Ă©tĂ© renouvelĂ©s, ce jeudi 17 janvier, par 101 votants, rĂ©unis Ă  la salle des associations.
Il est d’usage de considĂ©rer les accords d’Evian d’un strict point de vue diplomatique, c’est-Ă -dire comme la conclusion des nĂ©gociations entre la France d’une part, le Gouvernement provisoire de la RĂ©publique d’AlgĂ©rie d’autre part. S’il n’est bien entendu pas question, ici, de remettre en cause cette grille de lecture, il nous semble important de souligner la cĂ©sure que constitue, sur un plan strictement franco-français, et donc pour ce qui nous concerne la Bretagne, le 19 mars 1962. En effet, du point de vue du fait militaire, cette date marque la fin d’une longue pĂ©riode, initiĂ©e pour faire simple en 1870, et liant la citoyennetĂ© au port de l’uniforme, et non pas uniquement au bulletin de vote. Pour le dire autrement, ce qui dĂ©bute avec la conclusion des accords d’Evian, ce sont des annĂ©es 1968 qui amorcent un long processus de dĂ©militarisation de la sociĂ©tĂ© française – et bretonne. Une tendance qui s’achĂšve, Ă  bien y penser, en 1997 avec la suppression du service militaire[1]. La commĂ©moration du 10e anniversaire du 19 mars 1962 en donne un bel exemple. Dans ses mĂ©moires, l’ancien maire de Rennes Edmond HervĂ© revient sur incident survenu le 10 mars 1971 Ă  la sortie de l’usine CitroĂ«n de La Janais une trentaine de militants socialistes distribuant des tracts sont agressĂ©s et dĂ©crits comme maniant injures, bĂątons, cailloux, sacs de plastique remplis d’huile de vidange »[2]. Sans doute pour ĂȘtre apprĂ©ciĂ©e Ă  sa juste mesure cette rixe doit-elle ĂȘtre replacĂ©e dans les modalitĂ©s de la conflictualitĂ© sociale de l’époque, autrement plus violente que ce que l’on peut – et c’est heureux du reste – connaĂźtre aujourd’hui. CitroĂ«n est certainement, de ce point de vue, un cas d’école tant cette entreprise est caractĂ©ristique d’une rĂ©pression systĂ©matique du mouvement syndical
 politique qui semble d’ailleurs avoir reçu la bĂ©nĂ©diction d’un certain nombre de dirigeants d’alors, y compris rĂ©gionalistes. C’est ce que rappelle l’historien M. Wendeln quand il cite le gĂ©ographe Michel Phlipponeau. Cette figure de proue du CELIB n’hĂ©site en effet pas Ă  souligner l’attractivitĂ© de la Bretagne auprĂšs des industriels en avançant que ceux-ci sont assurĂ©s de pouvoir recruter une main-d’Ɠuvre abondante, dont les salaires demeurent nettement infĂ©rieurs aux salaires parisiens, [et que] leur bonne marche ne risque guĂšre d’ĂȘtre gĂȘnĂ©e par des mouvements sociaux, alors que dans la rĂ©gion parisienne une simple grĂšve des transports perturbe l’activitĂ© de milliers d’entreprises »[3]. L’usine CitroĂ«n de La Janais, Ă  Chartres-de-Bretagne, prĂšs de Rennes 9 novembre 1961. Collections MusĂ©e de Bretagne Pour autant, il n’en demeure pas moins que cette conflictualitĂ© sociale, pour ce qui nous concerne, participe d’une polarisation transformant la perception du fait militaire. Celui-ci n’est en effet plus une des matĂ©rialisations de la citoyennetĂ© comme lors de la pĂ©riode 1870-1962 mais un vĂ©ritable anti-modĂšle, qu’il convient bien Ă©videmment de combattre. Les riches collections en partage du MusĂ©e de Bretagne en tĂ©moignent, avec notamment ce tract datant de 1977 et dĂ©nonçant un certain nombre de responsables de la ConfĂ©dĂ©ration française du travail CFT, syndicat jaune » perçu comme Ă©tant Ă  la solde du patronat A CITROËN RENNES, ce sont les mĂȘmes nervis qui interdisent toute libertĂ© d’expression et tout droit syndical – qui organisent les pressions pour augmenter les cadences et truquer les Ă©lections. Ces gens-lĂ , ce sont les FRIGOUT 7, sq. de Provence, les LEPORT 3, rue du Parc Ă  CHAVAGNE, les RIBOUCHON, LEMARCHAND rue de l’Alma, les ADAM, LECAPLAIN de BRUZ LE BOURHY de CONCORET, LENOUVEL 5 ans de taule avec sursis pour agression, LEMOELLIC square de MĂ©nou, anciens tortionnaires de l’Indochine et de l’AlgĂ©rie qui, aujourd’hui, tentent d’étouffer les accidents mortels du travail comme ceux de M. MORIN et Y. Horvais. »[4] Outre le ton particuliĂšrement vif – et qui n’hĂ©site pas Ă  citer nommĂ©ment les adversaires tout en donnant leurs adresses privĂ©es – il est intĂ©ressant de voir comment la guerre d’Indochine, et plus encore pour ce qui nous intĂ©resse ici celle d’AlgĂ©rie, sont Ă©rigĂ©es en vĂ©ritable repoussoirs. Or plus que des campagnes armĂ©es, ce sont bien l’uniforme et le fait militaire dans leur ensemble qui sont dĂ©sormais combattus. Responsable de l’Action catholique ouvriĂšre, l’abbĂ© Robert Favrais stigmatise l’atmosphĂšre de caserne, de suspicion, de surveillance, d’odieux paternalisme » qui rĂšgne chez CitroĂ«n[5]. En 1975, un tract contre la rĂ©pression » et appelant Ă  la solidaritĂ© bretonne » et Ă  la solidaritĂ© populaire » dĂ©nonce notamment la transformation de la Bretagne en un rĂ©servoir de main d’Ɠuvre, une rĂ©serve touristique et un vaste camp militaire et nuclĂ©aire »[6]. Affiche de l’Union dĂ©mocratique bretonne, 1972. Collections MusĂ©e de Bretagne À en croire E. Chartier et A. Cabon, les militants bretons ont toujours accusĂ© l’armĂ©e française de vouloir faire de leur pays un dĂ©sert, afin d’y implanter tranquillement des bases militaires »[7]. Une affirmation qui est problĂ©matique Ă  bien des Ă©gards. On connaĂźt les engagements de l’ancien responsable des Ă©ditions Coop Breizh. Sans doute est-ce pour cela qu’il s’autorise une formule volontiers globalisante, comme s’il n’y avait qu’un seul et unique mouvement breton ». De surcroĂźt, il conviendrait de s’interroger sur le poids rĂ©el de ce troisiĂšme Emsav et sur sa facultĂ© Ă  influer sur les reprĂ©sentations mentales de l’époque. Quel Ă©cho rencontrent rĂ©ellement les propos du groupuscule nazairien Stourm Breizh ? Nous combattons catĂ©goriquement l’armĂ©e, dernier recours de la bourgeoisie, support d’un systĂšme qui ne trouve son essence que dans la destruction Ă©cole, caserne, boulot, hospice. L’armĂ©e doit ĂȘtre Ă©liminĂ©e pour que cesse toute justification d’un ordre dominant quel qu’il soit. Le combat rĂ©volutionnaire du peuple breton n’a de sens que s’il s’organise Ă  la base. Donc tout systĂšme de hiĂ©rarchie dans l’organisation doit ĂȘtre une Ă©manation du vote et peut ĂȘtre remis en cause Ă  tout moment. Nous considĂ©rons que toutes les manƓuvres militaires ont pour but d’organiser les bases stratĂ©giques de rĂ©pression populaire. »[8] Toujours est-il que c’est bien en voulant plastiquer le domicile du directeur des travaux du camp militaire de Ti-Vougeret, prĂšs de ChĂąteaulin, que Jean-Michel Kernaleguenn trouve la mort, le 30 septembre 1976. La convergence des luttes – nationalistes, Ă©conomiques, Ă©cologiste et antimilitariste – est ici Ă©vidente, de mĂȘme que le discours apprĂ©hendant la pĂ©ninsule armoricaine par le biais d’une grille de lecture de type colonial. Reste Ă  savoir nĂ©anmoins dans quelle mesure celui-ci est, ou non, reprĂ©sentatif de l’opinion de la majoritĂ© des Bretons et des Bretonnes d’alors. Affiche du groupuscule nationaliste Stourm Breizh. MusĂ©e de Bretagne Mais la rĂ©alitĂ© s’avĂšre toutefois complexe car l’antimilitarisme comme camouflage d’une doxa nationaliste et antifrançaise peut s’accompagner d’une mĂ©moire du fait militaire qui empreinte Ă  l’évidence assez largement Ă  l’Hexagone. En tĂ©moignent, lĂ  encore, un certain nombre d’affiches conservĂ©es par le MusĂ©e de Bretagne. Ainsi, si Stourm Breizh appelle Ă  la mobilisation gĂ©nĂ©rale du peuple breton [
] contre l’ennemi extĂ©rieur » que serait l’armĂ©e française », c’est en reprenant un code graphique qui est une allusion Ă©vidente aux affiches apposĂ©es en aoĂ»t 1914 et en septembre 1939[9]. Les rĂ©fĂ©rences sont sans doute moins explicites dans cette affiche du FLB appelant Ă  lutter pour une Bretagne libre », elles n’en trahissent pas moins une rĂ©elle mĂ©moire historique des deux guerres mondiales outre le casque Adrian bien identifiable au centre du visuel, soulignons la prĂ©sence sur une banderole de la mention non Ă  la dĂ©portation ». Lointain Ă©cho du slogan Vivre et travailler au pays », cette revendication est pour partie masquĂ©e par l’une des jambes du CRS, comme si, pris de remords et conscient de l’obscĂ©nitĂ© de la formulation, l’affichiste s’était auto-censurĂ©[10]. Pour autant, l’ombre portĂ©e de la Seconde Guerre mondiale, quand bien mĂȘme celle-ci serait refoulĂ©e, est incontestable. Dans ce systĂšme de pensĂ©e, la guerre d’AlgĂ©rie agĂźt bien Ă©videmment Ă  la maniĂšre d’un repoussoir absolu, sauf Ă  s’identifier au FLN bien entendu. Il y a donc guerres et guerres, certaines Ă©tant perçues comme plus lĂ©gitimes que d’autres. En 1976, les maoĂŻstes de La Cause du Peuple rĂ©activent le souvenir de la Seconde Guerre mondiale et affirment que pendant la rĂ©sistance contre les nazis les partisans disaient Ami si tu tombes un ami sort de l’ombre Ă  ta place »[11]. Se prĂ©sentant comme une organisation autonomiste rĂ©volutionnaire », Stourm Breizh puise dans une mĂ©moire historique encore plus vaste, Ă  savoir ces expĂ©riences communalistes, fĂ©dĂ©ralistes et autogestionnaires qui ont fonctionnĂ© avec succĂšs lors des communes de 1871 Ă  Kronstadt, en Ukraine 1917-1921 et en Catalogne-Andalousie-Aragon en 1936 »[12]. On pourra encore arguer qu’il s’agit lĂ  de la rhĂ©torique de l’extrĂȘme-gauche et que celle-ci n’a pas rĂ©ellement prise avec la rĂ©alitĂ© de la sociĂ©tĂ© française et bretonne d’alors. AprĂšs tout, ValĂ©ry Giscard d’Estaing succĂšde en 1974 Ă  Georges Pompidou, dĂ©cĂ©dĂ©, et la Bretagne vote massivement pour lui, Ă  prĂšs de 58% au second tour. LĂ  n’est d’ailleurs pas un accident Ă©lectoral puisque lors des lĂ©gislatives de mars 1973 les 5 dĂ©partements bretons votent Ă  plus de 62% pour la droite[13]. Mais il n’en demeure pas moins que la gauche non-communiste progresse, dans le sillage de François Mitterrand, ce que viendront du reste confirmer en 1977 les Ă©lections municipales[14]. De ce strict point de vue, l’annĂ©e 1972 ne saurait donc ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une rupture mais comme participant au contraire d’une dynamique dont les racines majeures sont le congrĂšs d’Epinay d’une part, la signature le 12 juillet 1972 du programme commun d’autre part, et dont l’aboutissement, vĂ©ritablement, est l’élection prĂ©sidentielle de 1981. Georges Pompidou Ă  Brest, octobre 1971. ClichĂ© Sigismond Michalowski. Collections MusĂ©e de Bretagne A Rennes, lors des municipales de 1977, c’est comme on le sait Edmond HervĂ© qui l’emporte, succĂ©dant au chrĂ©tien- dĂ©mocrate et ancien RĂ©sistant Henri FrĂ©ville. Or les confessions que l’édile socialiste livre dans ses mĂ©moires Ă  propos de son rapport au fait militaire sont particuliĂšrement intĂ©ressantes pour qui s’intĂ©resse Ă  ces questions. S’il est assurĂ©ment internationaliste et europĂ©en, il s’affirme aussi patriote et tient Ă  donner des gages en la matiĂšre. Pour cela, il s’appuie notamment sur Lucien Rose, ancien RĂ©sistant et adjoint en charge du monde combattant. Au menu ? Plusieurs initiatives parmi lesquelles un vƓu du Conseil municipal sur le rĂ©tablissement du 8 mai comme journĂ©e nationale fĂ©riĂ©e et une dĂ©libĂ©ration sur la reconnaissance du Combattant aux anciens combattants d’Afrique du Nord qui devaient ĂȘtre traitĂ©s Ă  Ă©galitĂ© avec ceux des conflits antĂ©rieurs, par la transformation des pensions hors guerre en pensions de guerre »[15]. Sans doute y a-t-il lĂ  de la part d’Edmond HervĂ© aussi une certaine forme de calcul politique, les anciens d’AFN », sans compter les vĂ©tĂ©rans de la Seconde Guerre mondiale, comptant pour une part non nĂ©gligeable de l’électorat 4 millions de voix en 1976[16]. Mais il n’y a pas que cela, bien au contraire, comme si le maire de Rennes nouvellement Ă©lu tenait Ă  se dĂ©barrasser de cette vieille antienne selon laquelle le socialisme, par fidĂ©litĂ© internationaliste au drapeau rouge, est incapable de penser la Nation Je veux montrer qu’avec mes amis, nous nous intĂ©ressons aussi Ă  la DĂ©fense nationale. Membre du Parti socialiste, je suivais avec attention les travaux conduits par Charles Hernu sur ce sujet. Sursitaire, je n’avais pas fait la guerre d’AlgĂ©rie par contre j’avais accompli mon service militaire et mon sĂ©jour Ă  CoĂ«tquidan m’avait permis quelques observations que je n’ai cessĂ©es par la suite d’approfondir. »[17] Plus qu’un Ă©vitement des Ă©vĂ©nements » en Afrique-du-Nord, ce dont tĂ©moigne en rĂ©alitĂ© le parcours d’Edmond HervĂ©, c’est avant tout son Ă©loignement du monde militaire. C’est ainsi qu’il confesse dans ses mĂ©moires Ă  propos d’une rencontre avec l’adjoint du gĂ©nĂ©ral Roudier commandant la 3e rĂ©gion militaire, lui-mĂȘme officier gĂ©nĂ©ral C’était la premiĂšre fois que je conversais aussi longuement avec un officier supĂ©rieur »[18]. Dans un autre texte, publiĂ© en 2018, il est mĂȘme encore plus catĂ©gorique et explique que rencontrer un gĂ©nĂ©ral est une premiĂšre pour moi, bien que j’ai effectuĂ© mon service militaire Ă  CoĂ«tquidan
 dans l’intendance »[19]. A CoĂ«tquidan, l’Ecole militaire interarmes, 17 octobre 1969. Collections MusĂ©e de Bretagne L’historienne N. Castagnez a rĂ©cemment montrĂ© combien cette rĂ©alitĂ© n’est pas propre Ă  E. HervĂ© et combien ce dĂ©but des annĂ©es 1970 est, fondamentalement, une pĂ©riode d’acculturation au fait patriotique, et donc militaire, pour les socialistes[20]. Mais sur un plan plus local, il n’en demeure pas moins que cette mĂ©connaissance est d’autant plus surprenante que Rennes est encore une importante ville de garnison et, de surcroĂźt, le siĂšge de la 3e rĂ©gion militaire. L’armĂ©e est d’ailleurs sur le terrain un acteur incontournable des politiques d’urbanisme puisque son emprise fonciĂšre est trĂšs importante[21]. Mais entendons-nous bien il ne s’agit pas ici de dresser un procĂšs en incompĂ©tence mais bel et bien de souligner un changement de culture, cet Ă©loignement de la chose militaire ayant Ă©tĂ© probablement inconcevable avant 1962. Que l’on songe pour s’en convaincre au parcours de Jean Janvier, qui fut aussi officier de rĂ©serve, ou aux attaques subies par Carle Bahon, autre maire socialiste de Rennes, ce sans mĂȘme Ă©voquer les Ă©tats de service dans la RĂ©sistance d’Henri FrĂ©ville. Un rapide tour d’horizon prouve que le profil d’Edmond HervĂ© n’est pas Ă  part, bien au contraire. Futur ministre de la DĂ©fense, Jean-Yves Le Drian effectue son service militaire en 1972, au 512e rĂ©giment du train Ă  Saint-LĂŽ une affectation qui laisse prĂ©sager une vie de caserne bien Ă©loignĂ©e du Tchad oĂč la France est engagĂ©e depuis avril 1969 dans le cadre de l’opĂ©ration Bison. Elu maire de Saint-Herblain lors des municipales de 1977, Jean-Marc Ayrault est, d’aprĂšs la fiche que lui consacre l’encyclopĂ©die en ligne WikipĂ©dia, exemptĂ© du service national en 1976 ». Sans doute une prosopographie plus poussĂ©e viendrait-elle confirmer, ou non, ce qui n’est pour l’heure qu’une premiĂšre impression demandant de plus amples investigations. Car Ă  l’évidence il y a un gouffre entre les hommes politiques entrĂ©s en activitĂ© au cours des annĂ©es 1970 et leurs ainĂ©s. En Ille-et-Vilaine, il n’est pas Ă©tonnant de voir le gaulliste François Le Douarec, ancien de la 2e division blindĂ©e nĂ© en 1924, invoquer lors de la campagne des lĂ©gislatives de 1973 la France libre » pour faire face au danger socialo-communiste »[22]. La Bretagne ne semble dans cas nullement constituer une exception comme le rappelle le changement, le 5 juillet 1972, de locataire de l’hĂŽtel Matignon, le français libre Pierre Messmer succĂ©dant au français libre Jacques Chaban-Delmas[23]. On notera en revanche qu’Alain Chenard, entrĂ© Ă  la SFIO Ă  la fin des annĂ©es 1960, est adhĂ©rent Ă  la FNACA[24]. Elu maire de Nantes en 1977, et ayant servi deux ans en AlgĂ©rie, il fait baptiser une rue du 19 mars 1962 que lui avait refusĂ©e son prĂ©dĂ©cesseur, AndrĂ© Morice, l’homme de la ligne Ă©ponyme. Elu maire de RezĂ© en 1978, Ă  la suite du dĂ©cĂšs d’Alexandre Plancher, le futur SecrĂ©taire d’État aux anciens combattants et victimes de guerre Jacques Floc’h effectue son service militaire entre mai 1958 et aoĂ»t 1960 en AlgĂ©rie et Maroc. AffectĂ© dans l’ArmĂ©e de l’Air, il ne semble en revanche pas spĂ©cifiquement proche de la FNACA[25]. Carte d’adhĂ©rent. Collection particuliĂšre. Il serait donc faux d’affirmer que le fait militaire et guerrier n’est plus prĂ©sent dans la sociĂ©tĂ© française, et donc bretonne, d’alors. Ne serait-ce parce que le service national est encore de rigueur, tout du moins pour ceux qui ne parviennent pas Ă  se faire exempter[26]. MĂȘme si l’insoumission est en hausse dans les annĂ©es 1970 – on relĂšve d’ailleurs Ă  Nantes un Groupe pour l’insoumission totale GRIT – l’objection de conscience reste un phĂ©nomĂšne marginal, et pour une large part limitĂ© Ă  la rĂ©gion parisienne[27]. Ne serait-ce aussi parce que les anciens combattants, on l’a dit, constituent encore une part importante de l’électorat, mĂȘme si les anciens d’AlgĂ©rie ne peuvent pas encore se prĂ©valoir de ce titre en 1972. Il leur faut en effet attendre l’élection de ValĂ©ry Giscard d’Estaing et la loi du 29 dĂ©cembre 1974 pour obtenir, en thĂ©orie, le prĂ©cieux sĂ©same[28]. En pratique, les dĂ©crets d’application tardent Ă  ĂȘtre publiĂ©s et ralentissent d’autant l’attribution de la carte[29]. Deux ans aprĂšs la mort du gĂ©nĂ©ral de Gaulle, la Seconde Guerre mondiale est une rĂ©fĂ©rence culturelle communĂ©ment partagĂ©e mĂȘme s’il apparaĂźt manifeste que cette histoire relĂšve d’une page dĂ©sormais tournĂ©e. En tĂ©moignent par exemple les propos de Georges Pompidou et sa volontĂ© d’unir » au-delĂ  des cĂ©sures du passĂ©. En tĂ©moigne aussi l’immense scandale faisant suite Ă  la grĂące prĂ©sidentielle accordĂ©e, le 23 novembre 1971, soit quasiment deux mois jours pour jours aprĂšs la sortie au cinĂ©ma du Chagrin et la pitiĂ© de Marcel OphĂŒls, au milicien Paul Touvier une dĂ©cision qui suscite un vif Ă©moi pendant une bonne partie de l’annĂ©e 1972[30]. Alors que le miroir se brise », la France semble rattrapĂ©e par la Seconde Guerre mondiale et le syndrome de Vichy, une rĂ©alitĂ© Ă  laquelle n’échappe nullement la Bretagne[31]. C’est ainsi le quotidien Ouest-France qui ouvre son Ă©dition du 1er mars 1972 sur un article du journaliste tchĂšque Miroslav Ivanov revenant sur l’attentat contre Heydrich », Ă©vĂ©nement prĂ©sentĂ© par le quotidien catholique breton comme le fait d’armes le plus spectaculaire de la RĂ©sistance europĂ©enne »[32]. De ce point de vue, la lecture de ce journal au printemps 1972 se rĂ©vĂšle des plus instructives. La Seconde Guerre mondiale appartient alors bel et bien Ă  une histoire rĂ©volue, le miroir sans tain de la France rĂ©sistancialiste commençant tout juste Ă  se fissurer[33]. Significative est Ă  cet Ă©gard la traque en Bolivie de Klaus Barbie, l’ancien boucher de Lyon » commençant tout juste Ă  ĂȘtre confondu avec Klaus Altman[34]. Quant Ă  la torture en AlgĂ©rie, elle semble ĂȘtre dans toutes les tĂȘtes comme le suggĂšre ce courrier d’un prĂȘtre de Nantes, ancien aumĂŽnier militaire » qui fĂ©licite Ouest-France d’avoir publiĂ© une interview du gĂ©nĂ©ral PĂąris de BollardiĂšre, ancien Compagnon de la LibĂ©ration devenu cĂ©lĂšbre pour s’ĂȘtre opposĂ© Ă  ces pratiques Avec lui et avec vous, on eut aimĂ© que ce chapitre douloureux demeurĂąt clos. Il n’en est rien, malheureusement ; et je crains fort que le gĂ©nĂ©ral Massu, dont on sait le prestige, n’ait relancĂ© une justification des mĂ©thodes dĂ©gradantes et qui ne peut qu’entretenir le trouble en de nombreux esprits on s’étonne, en tout cas, de n’avoir entendu que si peu de protestations aprĂšs la parution de son ouvrage. »[35] Le monde des anciens combattants, lui, appartient semble-t-il dĂ©jĂ  au passĂ©. L’assemblĂ©e gĂ©nĂ©ral de la section de Pontivy de l’Union fĂ©dĂ©rale des anciens combattants UFAC qui se tient le 12 mars 1972 est Ă  cet Ă©gard Ă©clairante. Alors que M. Demoulin, prĂ©sident des 14-18 », est excusĂ© pour raisons de santĂ©, l’association revendique 300 adhĂ©rents mais la presse prĂ©cise qu’il s’agit lĂ  d’un nombre qui diminue, d’annĂ©e en annĂ©e ». D’ailleurs, Ouest-France qui rend compte de la manifestation se croit obligĂ© de spĂ©cifier que la section demeure cependant bien vivante ». MĂȘme chez les anciens d’Afrique-du-Nord, dont on connaĂźt pourtant la difficile reconnaissance puisqu’il leur faudra attendre le gouvernement Jospin pour que l’état de guerre en AlgĂ©rie soit reconnu, le monde combattant ne semble pas faire recette. C’est ainsi que le prĂ©sident de la section de Pontivy de l’UFAC affirme que sur trois millions de combattants en le ministre a reçu en 1971 que 250 000 demandes pour l’obtention du titre de reconnaissance de la nation »[36]. En cette annĂ©e de 10e anniversaire des accords d’Evian, les commĂ©morations du 19 mars frappent par leur caractĂšre officieux, puisqu’aucune prĂ©sence d’autoritĂ©s civile ou militaire n’est dĂ©pĂȘchĂ©e pour l’occasion. Sur le plateau de la Garenne, Ă  Vannes, le prĂ©sident de la FNACA demande que le sacrifice de nos camarades ne soit pas oubliĂ© ». Pour cela, il exige la reconnaissance officielle et complĂšte de la qualitĂ© de combattant sanctionnĂ©e par l’attribution de la carte »[37]. Photographie parue en octobre 1969 dans L’Ancien d’AlgĂ©rie Ă  l’occasion d’une “souscription dĂ©partementale au profit des Ɠuvres sociales” et lĂ©gendĂ©e comme suit “Nos camarades d’ERQUY BERTONI et FENOUILLERE devant le 1er lot une SIMC’4”. Association emblĂ©matique de la 3e gĂ©nĂ©ration du feu », la FNACA est en 1972 en cours de structuration en Bretagne. Certains dĂ©partements sont plus en avance que d’autres et, dans les CĂŽtes-du-Nord, le comitĂ© dĂ©partemental peut dĂšs l’automne 1969 lancer une souscription au profit des Ɠuvres sociales »[38]. A Nantes, le comitĂ© local reçoit son drapeau le 16 novembre 1969 tandis qu’à cette date le groupe de Saint-Etienne-de-Montluc est actif depuis presque quatre ans »[39]. Un an plus tard, c’est Olivier Guichard, vĂ©ritable baron de la droite alors ministre de l’Éducation nationale, qui remet au comitĂ© du Pouliguen son drapeau devant une foule estimĂ©e Ă  300 personnes dont quelques 200 anciens combattants en AlgĂ©rie »[40]. Mais les feux ne sont pas partout au vert et, Ă  l’étĂ© 1970, L’Ancien d’AlgĂ©rie fustige Ă  propos du FinistĂšre la situation de certaines sections locales prĂ©sentĂ©es comme Ă©tant en difficultĂ© » Quelques-unes, en effet, semblent s’enfoncer dans un sommeil lĂ©thargique du fait de la passivitĂ© de certains de leurs responsables »[41]. A Rennes, la FNACA est Ă©galement Ă  la peine et il faut attendre le 12 mars 1972 pour que soit créée une section locale, confiĂ©e Ă  la prĂ©sidence de Robert Rouault[42]. Cette rĂ©alitĂ© est probablement Ă  rapprocher du poids considĂ©rable de l’UNC dans ce mĂȘme dĂ©partement, les deux associations entrant frontalement en concurrence pour l’enrĂŽlement des vĂ©tĂ©rans de la 3e gĂ©nĂ©ration du feu. Par bien des Ă©gards, l’opposition entre ces deux structures recouvre le clivage droite UNC / gauche FNACA et les affrontements sont nombreux, ce qui n’est nullement propre Ă  l’Ille-et-Vilaine. En janvier 1970, L’Ancien d’AlgĂ©rie revient ainsi sur la crĂ©ation d’un nouveau comitĂ© local Ă  Loperhet En dĂ©pit des efforts prodiguĂ©s par une Association d’ bien connue pour tenter de faire Ă©chouer la tous les membres prĂ©sents ont compris que leur intĂ©rĂȘt Ă©tait d’adhĂ©rer Ă  notre FĂ©dĂ©ration »[43]. Sans doute est-ce pour cette raison qu’en Morbihan les activitĂ©s de l’association sont plus visibles Ă  Lorient qu’à Vannes, oĂč elle ne dispose que d’une simple boite postale[44]. Mais il convient toutefois de ne pas trop forcer le trait de la grille de lecture idĂ©ologique, l’implantation de l’association reposant en grande partie sur les plus ou moins bonnes volontĂ©s. Ainsi, en FinistĂšre, le sud du dĂ©partement s’apparente en 1971 Ă  une terre de mission alors que le nord est dĂ©jĂ  bien quadrillĂ©[45]. Il n’est toutefois pas surprenant d’apprendre que le comitĂ© de Saint-Nazaire revendique plus de 300 adhĂ©rents en novembre 1970 quand on sait combien cette ville est par bien des Ă©gards un vĂ©ritable bastion socialiste[46]. Le port de l’estuaire de la Loire accueille d’ailleurs en septembre 1971 le IIIe Conseil national de la FĂ©dĂ©ration, rĂ©union Ă  laquelle participent 400 responsables dĂ©partementaux et nationaux »[47]. Mais ce dĂ©but des annĂ©es 1970 est bel et bien un moment de prĂ©mices et l’adresse qui est donnĂ©e en fĂ©vrier 1970 pour l’organisation du congrĂšs dĂ©partemental du Morbihan est celle d’un dĂ©bit de boisson lorientais, l’Express-Bar, situĂ© 54, bd Cosmao Dumanoir[48]. Pour autant, tout porte Ă  croire que le rĂŽle de ce type d’associations en termes de lien social appartient Ă  un passĂ© dĂ©jĂ  rĂ©volu. Les concours de boules, belote ou autres galas et tournois de football ne semblent pas attirer les foules, malgrĂ© ce qu’affirment les colonnes de L’Ancien d’AlgĂ©rie ou les articles de la presse locale. Il est probable que l’ñge de ces anciens par encore totalement reconnus combattants explique bien des choses pris par les impĂ©ratifs de la vie professionnelle et les obligations familiales, ils n’ont pas encore le temps de se consacrer Ă  ce type d’engagement. Mais il y a aussi autre chose, l’impression d’une organisation qui fut centrale dans la France essentiellement rurale des annĂ©es 1920-1930 et qui n’est plus nĂ©cessairement en phase avec cette Bretagne en pleine mĂ©tropolisation[49]. La geste commĂ©morative ne semble plus attirer et il n’est sans doute pas anodin de voir l’abbĂ© HervĂ© Laudrin, ancien aumĂŽnier de la France libre et dernier ecclĂ©siastique ayant siĂ©gĂ© sur les bancs de l’AssemblĂ©e nationale, remettre son drapeau au comitĂ© de Bignan, le 14 juillet 1970[50]. Comme si l’association d’anciens combattants appartenait Ă  un monde d’avant la voiture individuelle et le poste de tĂ©lĂ©vision en couleur. A Saint-Brieuc lors de la commĂ©moration du 10e anniversaire du 19 mars 1962. ClichĂ© publiĂ© dans “L’Ancien d’AlgĂ©rie”. Au mois de mars 1972, alors que la GrĂšve du Joint français dure depuis dĂ©jĂ  plusieurs semaines, il n’est question de ce conflit social dans les pages de l’édition vannetaise de Ouest-France que dans le cadre plus vaste d’une rubrique intitulĂ©e Les mouvements sociaux ». Sans doute faut-il y voir un indice de son Ă©cho rĂ©el, bien loin de la mythologie qui se construit au cours des dĂ©cennies suivantes dans la mĂ©moire du peuple de gauche ». Pour autant, le fait militaire n’est pas totalement absent des reprĂ©sentations en cours comme le rappelle ce grĂ©viste, ouvrier de l’atelier de boudinage, qui recourt Ă  une mĂ©taphore puisĂ©e dans le registre de la sĂ©quence 1914-1918 pour dĂ©crire le mouvement dont il est un des acteurs Le front tiendra grĂące Ă  l’arriĂšre. L’arriĂšre, ce sont ceux qui, en Bretagne et ailleurs, se sont mis spontanĂ©ment aux cĂŽtĂ©s des grĂ©vistes. Les agriculteurs des CĂŽtes-du-Nord, du FinistĂšre, du Morbihan, qui ont apportĂ© des pommes de terre, des Ɠufs, du beurre, des lĂ©gumes, les coopĂ©ratives qui ont apportĂ© de la viande. Les municipalitĂ©s qui ont votĂ© des subventions, et puis tout ceux qui ont organisĂ© des collectes. »[51] Sans doute faut-il voir dans le choix de ce champ lexical l’ombre portĂ©e d’un emblĂšme, le poilu, perçu positivement et auquel un militant peut dĂ©cider de s’identifier pour incarner son combat, l’ancrer dans une certaine forme d’antĂ©rioritĂ© et, du mĂȘme coup, le lĂ©gitimer. A contrario, le fait que Ouest-France reprenne ces propos n’est Ă©galement pas neutre. Pour le quotidien catholique breton, c’est sans doute lĂ  un moyen de rĂ©activer la vieille peur d’une guerre sociale » et de dramatiser cette actualitĂ© en recourant Ă  la figure, pourtant trĂšs ancienne, de l’ennemi intĂ©rieur venu de l’extrĂȘme-gauche. Il est vrai que les organisations syndicales n’hĂ©sitent pas Ă  recourir Ă  la mĂ©taphore guerriĂšre, assimilant par exemple en mars 1976 la lutte des travailleurs du pays de FougĂšres » Ă  une dure bataille » et en appelant mĂȘme Ă  l’Union sacrĂ©e »[52]. Une rĂ©fĂ©rence qui ne manque pas de piquant quand on veut bien se rappeler la profonde division que celle-ci contribue Ă  ancrer dans la gauche française
[53] Alors, certes, on pourra toujours arguer que Ouest-France est un quotidien plutĂŽt conservateur et que sa ligne Ă©ditoriale n’est pas nĂ©cessairement compatible avec les propos de ceux que l’on retrouve souvent de qualifiĂ©s de gauchistes ». Il n’en demeure pas moins que ce journal revendique un tirage journalier Ă  plus ou moins 700 000 exemplaires, ce qui ne paraĂźt pas devoir ĂȘtre nĂ©gligĂ©. A Saint-Brieuc, ouvriĂšre de l’usine textile dite du Mont-Carmel, 11 juin 1970. Collections MusĂ©e de Bretagne Mais pour ce qui nous prĂ©occupe ici, c’est probablement, avant tout, le siĂšcle des chefs » analysĂ© par Y. Cohen qui est en train de s’éteindre et dans ce cadre, l’armĂ©e ne peut plus revendiquer qu’une place accessoire[54]. C’est en tout cas ce que suggĂšre un Ă©ditorial de l’économiste Jean Boissonnat publiĂ© dans l’édition des 11 et 12 mars 1972 de Ouest-France Le meurtre d’un jeune ouvrier maoĂŻste Ă  la porte de Renault, puis l’enlĂšvement par un groupe gauchiste d’un cadre de cette entreprise, ont rĂ©veillĂ© le souvenir de 1968, lequel, Ă  vrai dire, n’a jamais cessĂ© d’occuper l’esprit des Français, comme un cauchemar chez beaucoup d’adultes, comme un espoir déçu chez beaucoup de jeunes. [
] Ce qui est en cause, c’est peut-ĂȘtre moins le capitalisme ou le socialisme que la maniĂšre dont l’autoritĂ© est exercĂ©e dans chacun de ces rĂ©gimes et les valeurs sur lesquelles l’un et l’autre donnent l’impression de se reposer. »[55] Concourant sous l’étiquette du PSU lors des Ă©lections lĂ©gislatives de 1973, le maire de Saint-Brieuc Yves Le Foll ne dit pas autre chose dans la premiĂšre circonscription des CĂŽtes-du- Nord Cet Ă©cƓurement, cette indignation, face Ă  un rĂ©gime impuissant et corrompu, se sont particuliĂšrement exprimĂ©s en Bretagne au travers des luttes populaires, comme celle du Joint français, comme la bataille du lait. Ouvriers et paysans bretons ont marquĂ© leur volontĂ© d’en finir avec une sociĂ©tĂ© hiĂ©rarchisĂ©e oĂč l’on dĂ©cide sans eux et contre eux [
]. »[56] Cette rĂ©alitĂ© est parfaitement illustrĂ©e par la structuration qui s’opĂšre, au dĂ©but des annĂ©es 1970, des mouvements lycĂ©ens et par un certain nombre de conflits qui Ă©clatent dans des Ă©tablissements scolaires, en Bretagne comme ailleurs en France du reste. À Saint-Brieuc, un mouvement se dĂ©clenche au dĂ©but du mois de mars 1971 Ă  la suite des sanctions qui planent contre trois Ă©lĂšves accusĂ©s d’avoir fait le mur » pour aller au cinĂ©ma. Les lycĂ©ens dĂ©noncent le manque de libertĂ© et d’information » qui rĂšgne dans leur Ă©tablissement et forcent, par leurs revendications, le recteur d’AcadĂ©mie Ă  intervenir. Quelques jours plus tard, 2 500 Ă©lĂšves dĂ©filent devant le lycĂ©e agricole des Trois Croix, Ă  Rennes, lĂ  aussi pour soutenir des camarades traduits en conseil de discipline pour s’ĂȘtre absentĂ©s de maniĂšre injustifiĂ©e afin de participer Ă  une manifestation. Au cours de ce mĂȘme mois, on relĂšve des troubles lycĂ©ens Ă  Guingamp, Ă  Lannion ou Ă  Etel tandis qu’à Lorient, des Ă©lĂšves du prestigieux lycĂ©e Dupuy de LĂŽme entament une grĂšve de la faim. Face Ă  ces mouvements sociaux qui agitent les classes, le ministre de l’Éducation nationale Olivier Guichard – baron bien connu dont le fief Ă©lectoral se situe Ă  La Baule, en Loire-Atlantique – paraĂźt dĂ©sarmĂ© Les lycĂ©ens ne sont pas des salariĂ©s. Que signifie la grĂšve dans leur cas ? Je ferai fermer tous les Ă©tablissements. »[57] Dans ces conditions, comment s’étonner que les armĂ©es, qui sont encore alimentĂ©es par la conscription et constituent donc un bon reflet de c’est qu’est la sociĂ©tĂ© française d’alors, soient frappĂ©es par la perspective de la crĂ©ation de comitĂ©s, perçus comme des syndicats par le commandement, de soldats ?[58] Peu importe que l’autoritĂ© du supĂ©rieur hiĂ©rarchique dans l’armĂ©e française de 1972 ne soit plus celle qui, aveugle, incontestable, pouvait prĂ©valoir dans les casernes de l’entre-deux-siĂšcles, pour reprendre une belle formule de P. Karila-Cohen. Depuis la LibĂ©ration, l’obligation du cĂ©libat est abolie pour entrer Ă  Saint-Cyr et il s’ensuit qu’un grand nombre d’épouses et d’enfants suivent le militaire mariĂ©, Ă  moins qu’il ne serve sur un territoire oĂč l’insĂ©curitĂ© interdit aux familles de le rejoindre »[59]. Quelques parcelles de douceur dans un monde uniformĂ©ment kaki ? La rĂ©alitĂ© est plus complexe puisque deux ans avant 1968 est introduit dans le rĂšglement de discipline gĂ©nĂ©rale des armĂ©es une disposition enjoignant au subordonnĂ© d’appeler Ă  l’autoritĂ© compĂ©tente s’il se croit l’objet d’une mesure injustifiĂ©e ou s’il reçoit un ordre illĂ©gal ». S’il n’est pas encore interdit d’interdire, il est dĂ©sormais lĂ©gal de contester un ordre qu’il ne le serait pas. Un dĂ©cret pris en juillet 1975 va d’ailleurs encore plus loin et prescrit que le subordonnĂ© ne doit pas exĂ©cuter un ordre prescrivant d’accomplir un acte manifestement illĂ©gal ou contraire aux coutumes de la guerre et aux conventions internationales »[60]. Loin de l’image que veut bien en donner certains caricaturistes, le militaire des annĂ©es 1968 est non seulement dotĂ© d’un libre-arbitre mais prestement encouragĂ© Ă  en user. Les baĂŻonnettes doivent dĂ©sormais ĂȘtre intelligentes », une situation qui contraste singuliĂšrement avec les automates humains qu’affectionnent tant les lignes de montage industrielles, de CitroĂ«n Ă  La Janais et la Barre-Thomas, du Joint français ou d’ailleurs. A Rennes, l’usine de la Barre-Thomas, 3 septembre 1973. Collections MusĂ©e de Bretagne Mais, lĂ  encore, les reprĂ©sentations mentales et les idĂ©es reçues sont plus fortes que la rĂ©alitĂ© des rangs. Les annĂ©es 1970 sont celles de ces institutions totales » dĂ©noncĂ©es par E. Goffmann, concept repris maladroitement des dĂ©cennies plus tard par l’historien F. Rousseau pour dĂ©crire l’armĂ©e française de 1914-1918[61]. Elu au CollĂšge de France en 1969, Michel Foucault donne dans cette institution un cours intitulĂ© ThĂ©ories et institutions pĂ©nales » en 1971-1972, La SociĂ©tĂ© punitive » en 1972-1973[62]. Il en rĂ©sulte un climat intellectuel et idĂ©ologique oĂč le pacifisme se conjugue intimement avec l’antimilitarisme, la guerre du Vietnam constituant probablement ici une trame de fond Ă  l’effet non nĂ©gligeable[63]. La Bretagne de l’annĂ©e 1972 n’échappe bien Ă©videmment pas Ă  cette Ă©volution, qui ne saurait d’ailleurs ĂȘtre cantonnĂ©e aux milieux d’extrĂȘme-gauche. Dans le FinistĂšre, l’édition de fĂ©vrier 1972 de L’Écho de Douarnenez-PloarĂ©, une publication qui se prĂ©sente comme un journal mensuel d’informations religieuses », fustige ce problĂšme de la guerre et de la paix, qui n’a pas fini d’ĂȘtre rĂ©glĂ© et qui ne le sera jamais, tant que les nations n’auront pas consenti Ă  ce dĂ©sarmement gĂ©nĂ©ral que rĂ©clamait Jean XXIII »[64]. Au mĂȘme moment ou presque, La Semaine religieuse de Quimper et de LĂ©on plaide vigoureusement en faveur des Nations unies et rĂ©affirme qu’il est absolument nĂ©cessaire que les diffĂ©rends entre nations ne soient pas rĂ©solus par la guerre, mais que soient trouvĂ©s d’autres moyens conformes Ă  la nature humaine ; que soit favorisĂ©e en outre l’action non violente et que chaque nation reconnaisse lĂ©galement l’objection de conscience et lui donne un statut »[65]. De ce point de vue, le clergĂ© breton ne semble pas devoir se dissocier de la section française du mouvement Pax Christi qui, le 28 fĂ©vrier 1971 Ă  Paris, renouvelle sa proposition de crĂ©er une agence nationale chargĂ©e d’élaborer des solutions techniques aux problĂšmes nombreux et divers que soulĂšve le dĂ©sarmement, en particulier la reconversion des industries de guerre »[66]. Nul doute qu’à Brest, mais aussi Ă  Lorient ou encore Ă  Pont-de-Buis, oĂč la poudrerie emploie plusieurs centaines de personnes, ces paroles ne sont pas prononcĂ©es dans le vide
 Pendant ce temps, Jean Cabu triomphe avec ses dessins Ă  l’antimilitarisme mordant. En 1971 sort sur les Ă©crans français de cinĂ©ma Les Bidasses en folie de Claude Zidi, satire peu subtile du monde militaire mais vĂ©ritable carton au box-office. Au mĂȘme moment John Lennon publie l’album Imagine et entre dĂ©finitivement dans la lĂ©gende du rock avec cet hymne pacifiste Ă©ponyme invitant Ă  imaginer un monde sans pays et oĂč il n’y aurait nothing to kill or die for ». Puis, hantĂ© par la guerre en Asie du Sud-Est, l’époux de l’artiste plasticienne Yoko Ono hurle Ă  sa mĂšre qu’il ne veut pas ĂȘtre un soldat ». L’annĂ©e suivante, en 1972, Georges Brassens, dont on connaĂźt par ailleurs les attaches bretonnes, sort Mourir pour des idĂ©es », chanson phare de l’antimilitarisme et vĂ©ritable succĂšs populaire. Carte postale humoristique dessin de Jacques Faizant. Collection particuliĂšre. Quelles que soient par ailleurs leurs valeurs intrinsĂšques, ces rĂ©fĂ©rences culturelles appellent Ă  une histoire Ă©minemment connectĂ©e tant il est Ă©vident que les circulations agissent ici non seulement comme une sorte de caisse de rĂ©sonnance mais Ă  la maniĂšre d’un vĂ©ritable accĂ©lĂ©rateur. Le Vietnam, on l’a dit, mais aussi le Larzac, sont plus que de simples toiles de fond et contribuent Ă  ancrer dans les consciences l’antimilitarisme. Le manifeste des chanteurs bretons » rĂ©digĂ© Ă  Plessala le 12 novembre 1972, et signĂ© notamment par Glenmor, Xavier Grall mais aussi Yvon Le Men, Gilles Servat ou encore les Tri Yann, ne dit pas autre chose Un chanteur breton doit ĂȘtre solidaire de la lutte de libĂ©ration politique, Ă©conomique, sociale et culturelle du peuple breton par exemple soutien au Joint français, Batignolles, Oraly Ă  Guidel, Kaolins Ă  Plemet, procĂšs FLB, meetings en faveur de la langue bretonne
 Cette position vis-Ă -vis de notre lutte entraĂźne notre soutien Ă  toutes les luttes semblables dans le monde. Nous soutenons donc la lutte de tous les peuples et minoritĂ©s contre le capitalisme et l’impĂ©rialisme et contre l’oppression politique et culturelle Basques, Catalans, Corses, Irlandais, Kurdes, Occitans, Vietnamiens etc. »[67] Mais si 1971 est l’annĂ©e de la crĂ©ation de Sonerien Du et de Diaouled ar Menez, si Alan Stivell se produit en fĂ©vrier 1972 Ă  L’Olympia et rencontre le succĂšs que l’on sait dans les bacs, il importe Ă  propos de ce qu’il est dĂ©sormais convenu d’appeler le renouveau culturel breton » de ne pas tomber dans le piĂšge d’un biais de perception. Non, tous les jeunes bretons n’écoutent pas de la musique bretonne » et ne passent pas tous leurs samedi soirs en fest noz. Pour s’en convaincre, il suffit de se reporter aux meilleures ventes de disques. En France, et donc aussi dans les cinq dĂ©partements de la pĂ©ninsule armoricaine, le canadien Neil Young triomphe avec Harvest disque de diamant, plus d’un million d’exemplaires tandis que Michel Polnareff affirme que on ira tous au Paradis ». Maxime Le Forestier, lui, est Ă  San Francisco, dans une maison bleue accrochĂ©e Ă  la colline », poursuivant avec quelques annĂ©es de retard la quĂȘte d’un beat que Jack Kerouac, pourtant passĂ© par Brest en juin 1965 sur les traces de ses racines familiales bretonnes, ne sera jamais parvenu Ă  atteindre, la mort l’ayant fauchĂ© en octobre 1969, Ă  l’ñge de 47 ans, en Floride[68]. De gauche Ă  droite, Jean-Marie Muller, Lanza del Vasto, Jacques PĂąris de BollardiĂšre sur le plateau du Larzac pendant la lutte contre l’extension du camp militaire. Wikicommons / © Community of the Ark of Lanza del Vasto. D’un strict point de vue culturel, la bataille de l’antimilitarisme semble largement gagnĂ©e. Mais en rĂ©alitĂ© le mouvement est plus profond. On a Ă©voquĂ© plus haut la violence politique de la nĂ©buleuse FLB-ARB. Certes, il s’agit-lĂ  d’un phĂ©nomĂšne extrĂȘmement marginal. Mais le fait est que les autoritĂ©s ont du mal Ă  le contenir, ce qui les conduit du reste Ă  un vĂ©ritable changement de doctrine. C’est ainsi que l’historien V. Porhel identifie un nouveau positionnement Ă©tatique » Ă  partir de 1975, Ă©volution qui se traduit sur le terrain par la mise sur la touche de la DST dont la tactique de noyautage, issue d’une culture barbouzarde hĂ©ritĂ©e des guerres coloniales, a Ă©chouĂ© devant la dĂ©sorganisation et la spontanĂ©itĂ© du mouvement autonomiste ». La montĂ©e en puissance du SRPJ de Rennes et l’entrĂ©e en scĂšne du fameux commissaire Roger Le Taillanter participe en effet, pour ce qui nous prĂ©occupe ici, d’une poursuite d’un processus de civilianisation de la rĂ©pression du nationalisme breton[69]. Certes, il n’aura Ă©chappĂ© Ă  personne que la Direction de la surveillance du territoire DST relĂšve du ministĂšre de l’IntĂ©rieur, et non de la DĂ©fense. Il n’en demeure pas moins que les trajectoires des hommes amenĂ©s Ă  livrer ce combat sont signifiantes. Sur le front de l’assignation Ă  l’impĂŽt du temps, les choses sont en revanche un petit peu plus dĂ©licates. Le principe de nation armĂ©e ne fait plus nĂ©cessairement sens chez les jeunes gens d’alors et le service militaire, qui cesse pourtant de l’ĂȘtre au lendemain de la guerre d’AlgĂ©rie pour devenir national en 1963, suscite encore moins d’enthousiasme qu’auparavant. LĂ  est le mouvement de repli sur le professionnel des armĂ©es françaises, pour reprendre les termes de l’historien F. Cochet, mais aussi une des consĂ©quences de la montĂ©e en rĂ©gime de la dissuasion nuclĂ©aire[70]. En effet, c’est bien elle qui permet de mettre en Ɠuvre le principe d’économie des forces nationales maladroitement thĂ©orisĂ© par Carl von Clausewitz[71]. LĂ  est encore un des paradoxes de 1972 et, plus globalement, des annĂ©es 1968 alors que l’on manifeste contre le nuclĂ©aire civil et militaire, c’est bel et bien la Bombe qui rend de moins en moins nĂ©cessaire la mobilisation des dizaines de milliers de fantassins en cas de conflit. [1] Cette chronologie est par exemple adoptĂ©e par Bougeard, Christian, Les AnnĂ©es 68 en Bretagne. Les mutations d’une sociĂ©tĂ© 1962-1981, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2017. On remarquera que cette synthĂšse n’accorde aucune place au fait militaire, comme s’il Ă©tait absent de la sociĂ©tĂ© bretonne d’alors. [2] HervĂ©, Edmond, Le DĂ©tail et l’horizon 1977-2008. Des annĂ©es pour Rennes, Rennes, Editions Ouest-France, 2021, p. 22. [3] Wendeln, Matthew, CitroĂ«n Rennes le grand absent des annĂ©es 68 en Bretagne ? », in Bougeard, Christian, Sainclivier, Jacqueline, Porhel, Vincent et Richard, Gilles dir., L’Ouest dans les annĂ©es 68, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2012, p. 52. [4] MusĂ©e de Bretagne [5] Wendeln, Matthew, CitroĂ«n Rennes
 », art. cit. [6] MusĂ©e de Bretagne [7] Chartier, Erwan et Cabon, Alain, Le Dossier FLB. PlongĂ©e chez les clandestins bretons, Speet, Coop Breizh, 2006, p. 155. [8] MusĂ©e de Bretagne [9] MusĂ©e de Bretagne [10] MusĂ©e de Bretagne [11] MusĂ©e de Bretagne [12] MusĂ©e de Bretagne Notons que 101 ans aprĂšs les faits, la mĂ©moire de la Commune de Paris semble non seulement froide mais Ă©minemment rĂ©siduelle en Bretagne. Rares sont en effet les documents d’alors puisant dans cette mĂ©moire historique. [13] Nicolas, Michel et Pihan, Jean, Les Bretons et la politique. 30 ans de scrutins en Bretagne 1958-1988, Rennes, Presses universitaires de Rennes 2, 1988, p. 113 et 135. [14] Sur ce scrutin Boisdron, Matthieu et Catala, Michel, Les Ă©lections municipales de 1977, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2020. [15] HervĂ©, Edmond, Le DĂ©tail et l’horizon
, op. cit., p. 134. [16] Castagnez, NoĂ«lline, Quand les socialistes français se souviennent de leurs guerres. MĂ©moire et identitĂ© 1944-1995, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2021, p. 348. [17] HervĂ©, Edmond, Le DĂ©tail et l’horizon
, op. cit., p. 135. [18] HervĂ©, Edmond, Le DĂ©tail et l’horizon
, op. cit., p. 136. DĂ©tail intĂ©ressant, Edmond HervĂ© confond dans ces lignes officier supĂ©rieur et gĂ©nĂ©ral. [19] HervĂ©, Edmond, Le Maire et le gĂ©nĂ©ral », Inflexions, n°39, 2018-3, p. 127. [20] Castagnez, NoĂ«lline, Quand les socialistes français
, op. cit. [21] HervĂ©, Edmond, Le Maire et le gĂ©nĂ©ral
 », art. cit., p. 131-133. [22] MusĂ©e de Bretagne [23] Je remercie Gilles Richard qui m’a transmis cette information Ă  laquelle je n’aurais probablement pas songĂ©. [24] Loire-Atlantique », L’Ancien d’AlgĂ©rie, n°68, janvier 1970, p. 5. [25] Castagnez, NoĂ«lline, Quand les socialistes français
, op. cit. [26] Le Conseil des ministres approuve le 15 mars 1972 un dĂ©cret donnant aux jeunes, en application de la loi sur le service militaire, la possibilitĂ© d’effectuer un service militaire fractionnĂ© ». 8 + 2 + 2 le service militaire pourra dĂ©sormais se faire en trois pĂ©riodes », Ouest-France Ă©dition Vannes-PloĂ«rmel, n°8374, 16 mars 1972, p. 5. Preuve que le service militaire demeure un phĂ©nomĂšne de masse, la population municipale de Rennes » est comptĂ©e en 1982 en excluant les collĂ©giens, les lycĂ©ens, les Ă©tudiants, les prisonniers, les militaires non domiciliĂ©s Ă  Rennes ». HervĂ©, Edmond, Le DĂ©tail et l’horizon
, op. cit., p. 225. [27] Quemeneur, Tramor, Le Statut des objecteurs de conscience une bataille juridique et politique », MatĂ©riaux pour l’histoire de notre temps, n°115, 2015-1, p. 35-43. [28] Loi n°74-1044 du 9 dĂ©cembre 1974 donnant vocation Ă  la qualitĂ© de combattant aux personnes ayant participĂ© aux opĂ©rations effectuĂ©es en Afrique du Nord, entre le 1er janvier 1952 et le 2 juillet 1962, Journal officiel de la RĂ©publique française, 106e annĂ©e, n°288, 9-10 dĂ©cembre 1974, p. 12284. [29] Attribution de la carte du combattant retardĂ©e pourquoi les dĂ©crets ne sont-ils pas publiĂ©s ? », L’Ancien d’AlgĂ©rie, n°124, fĂ©vrier 1975, p. 3. [30] Notons que quelques mois plus tard, en janvier 1973, est publiĂ©e La France de Vichy de Robert O. Paxton. [31] Rousso, Henry, Le Syndrome de Vichy
, op. cit. [32] Ivanov, Miroslav, L’Attentat contre Heydrich », Ouest-France Ă©dition Vannes-PloĂ«rmel, n°8361, 1er mars 1972, p. 2. Sur cette mĂȘme page, le quotidien breton se fait l’écho de la vente, Ă  Drouot, d’une lettre historique du gĂ©nĂ©ral de Gaulle » datant de 1929. [33] Rousso, Henry, Le Syndrome de Vichy de 1944 Ă  nos jours, Paris, Seuil, 1990. [34] L’ancien interprĂšte de Barbie Altlmann, c’est Barbie », Ouest-France Ă©dition Vannes-PloĂ«rmel, n°8370, 11-12 mars 1972, p. 4. [35] Le courrier des lecteurs », Ouest-France Ă©dition Vannes-PloĂ«rmel, n°8372, 14 mars 1972, p. 8. Un article du journal de la FNACA dĂ©crit en juin 1973 cette scĂšne Lors de son passage Ă  Chartres le mercredi 2 mai pour une confĂ©rence Ă  l’HĂŽtel de ville, le gĂ©nĂ©ral de BOLLARDIERE a eu un amical entretien avec nos amis AndrĂ© COGNARD, Jean-Claude GERBEAUX et Jean-Marie LESTER. TrĂšs volontiers, il a donnĂ© son adhĂ©sion au ComitĂ© dĂ©partemental d’Eure-et-Loir de la FNACA. Il a rĂ©affirmĂ© en faisant allusion au film Avoir 20 ans dans les AurĂšs qu’il ne se passe pas un jour sans qu’il ne rencontre un Ancien d’AlgĂ©rie et qu’il remarque combien cette guerre a traumatisĂ© les jeunes gens qui l’ont faite ». Le gĂ©nĂ©ral DE BOLLARDIERE nouvel adhĂ©rent de la FNACA », L’Ancien d’AlgĂ©rie, n°106, juin 1973, p. 4. L’auteur des prĂ©sentes lignes a bien connu au cours des annĂ©es 2000 AndrĂ© Cognard. [36] L’AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de la section de l’Union fĂ©dĂ©rale des anciens combattants », Ouest-France Ă©dition Vannes-PloĂ«rmel, n°8372, 14 mars 1972, p. 13. [37] Il y a dix ans, les armes se taisaient sur le sol algĂ©rien
 », Ouest-France Ă©dition Vannes-PloĂ«rmel, n°8377, 20 mars 1972, p. 12. Sans doute s’agit-il d’élĂ©ments de la langage transmis par le siĂšge national de l’association, Ă  Paris, puisqu’on retrouve semblable formulation dans bon nombre de comptes-rendus de cĂ©rĂ©monies. [38] CĂŽtes-du-Nord », L’Ancien d’AlgĂ©rie, n°65, octobre 1969, p. 7. [39] Loire-Atlantique », L’Ancien d’AlgĂ©rie, n°68, janvier 1970, p. 5. Notons que celui-ci n’est pas dĂ©cernĂ© par le maire, AndrĂ© Morice, mais par Alain Chenard. [40] Loire-Atlantique », L’Ancien d’AlgĂ©rie, n°78, dĂ©cembre 1870, p. 4. [41] FinistĂšre », L’Ancien d’AlgĂ©rie, n°74, aoĂ»t 1970, p. 4. [42] Rennes CrĂ©ation d’un ComitĂ© », L’Ancien d’AlgĂ©rie, n°9, mai 1972, p. 4. [43] FinistĂšre », L’Ancien d’AlgĂ©rie, n°68, janvier 1970, p. 4. [44] Morbihan », L’Ancien d’AlgĂ©rie, n°68, janvier 1970, p. 5. [45] Le CongrĂšs dĂ©partemental de Carhaix », L’Ancien d’AlgĂ©rie, n°83, mai 1971, p. 5. [46] Saint-Nazaire », L’Ancien d’AlgĂ©rie, n°77, novembre 1970, p. 5. Sur les liens de la FNACA avec le Parti socialiste Castagnez, NoĂ«lline, Quand les socialistes français
, op. cit. [47] L’Ancien d’AlgĂ©rie, n°87, octobre 1971. [48] Morbihan. CongrĂšs dĂ©partemental le 22 mai », L’Ancien d’AlgĂ©rie, n°69, fĂ©vrier 1970, p. 6. [49] Prost, Antoine, Les Anciens Combattants et la sociĂ©tĂ© française, 1914-1939, Paris, Presses de la Fondation nationale des Sciences politiques, 1977 3 tomes. [50] Remise du drapeau Ă  Bignan », L’Ancien d’AlgĂ©rie, n°75, septembre 1970, p. 3. [51] Delorme, Guy, Un grĂ©viste Le front tiendra grĂące Ă  l’arriĂšre », Ouest-France Ă©dition Vannes-PloĂ«rmel, n°8409, 27 avril 1972, p. 6. [52] MusĂ©e de Bretagne [53] Robert, Jean-Louis dir. en collaboration avec Chaurand, David, Le Syndicalisme Ă  l’épreuve de la PremiĂšre Guerre mondiale, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2017. [54] Cohen, Yves, Le SiĂšcle des chefs. Une histoire transnationale du commandement et de l’autoritĂ© 1890-1940, Paris, Editions Amsterdam, 2013. [55] Boissonnat, Jean, La Jeunesse, le gauchisme et la France », Ouest-France Ă©dition Vannes-PloĂ«rmel, n°8370, 11-12 mars 1972, p. 1. [56] Recueil des textes authentiques des programmes et engagements Ă©lectoraux des dĂ©putĂ©s proclamĂ©s Ă©lus Ă  la suite des Ă©lections gĂ©nĂ©rales des 4 et 11 mars 1973, Tome I Ain Ă  Meurthe-et-Moselle, Paris, Imprimerie de l’AssemblĂ©e nationale, 1973, p. 273-275. PrĂ©cisons que sur ce document officiel Yves Le Foll se prĂ©sente comme Maire de Saint-Brieuc Conseiller gĂ©nĂ©ral – Ancien prisonnier ». MĂȘme au PSU, l’expĂ©rience combattante pendant la Seconde Guerre mondiale demeure un capital politique. [57] Jullien, Claude-François avec la collaboration de Fargier, Marie-Odile, Les LycĂ©ens. Ces nouveaux hommes, Paris, Stock, 1972, p. 13-24. [58] Sur les comitĂ©s de soldats Rauzy, Antoine, L’apparition et l’extension des comitĂ©s de soldats en France dans les annĂ©es 70 mai 1974-mars 1976, MĂ©moire de maĂźtrise d’histoire sous la direction de Prost, Antoine, et Georgi, Frank, Paris, UniversitĂ© Paris 1, 1999. Lire Ă©galement Ă  ce propos HervĂ©, Edmond, Le Maire et le gĂ©nĂ©ral
 », art. cit, p. 129 ainsi que HervĂ©, Edmond, Le DĂ©tail et l’horizon
, op. cit., p. 136. [59] Carles, Pierre, Des millions de soldats inconnus. La vie de tous les jours dans les ArmĂ©es de la IVe RĂ©publique, Paris, Lavauzelle, 1982, p. 31. [60] DoarĂ©, Ronan, Ordre lĂ©gal, ordre illĂ©gal », Inflexions, n°24, 2013-3, p. 158. [61] Rousseau, FrĂ©dĂ©ric, 14-18, Penser le patriotisme, Paris, Gallimard, 2018. [62] Foucault, Michel, ThĂ©ories et institutions pĂ©nales. Cours au CollĂšge de France 1971-1972, Paris, Editions de l’EHESS, 2015 et Foucault, Michel, La SociĂ©tĂ© punitive. Cours au CollĂšge de France 1972-1973, Paris, Editions de l’EHESS, 2013. [63] La une de l’édition du 4 mai 1972 de Ouest-France est Ă  cet Ă©gard particuliĂšrement intĂ©ressante. La page est divisĂ©e en trois colonnes. Celle de droite, la plus Ă©troite, est consacrĂ©e Ă  des actualitĂ©s diverses, celle du centre, la plus large, Ă  la reprise des nĂ©gociations dans le conflit du Joint français, celle de gauche, enfin, aux renforts amĂ©ricains envoyĂ©s au Vietnam. Le 20 mars 1972, ce mĂȘme quotidien annonce le franchissement du million de morts dans ce conflit. [64] CarĂȘme », L’Echo de Douarnenez-PloarĂ©, n°179, fĂ©vrier 1972, p. 1. [65] ƒuvrer pour la justice », La Semaine Religieuse de Quimper et de LĂ©on, 87e annĂ©e, n°4259, 5 janvier 1972, p. 51. [66] DĂ©claration de Pax Christi », L’Echo de Douarnenez-PloarĂ©, n°174, mars 1971, p. 1. [67] Manifeste des chanteurs bretons », Douar Breiz, n°88, janvier 1973, non paginĂ©. [68] Kerouac, Jack, Satori Ă  Paris, Paris, Gallimard, 1974. [69] Porhel, Vincent, Une cause comme les autres ? Le cas des autonomistes bretons 1978-1980 », MatĂ©riaux pour l’histoire de notre temps, n°155-116, 2015-1, p. 63-71. [70] Cochet, François, Les Français en guerre de 1870 Ă  nos jours, Paris, Perrin, 2017, p. 80 et suivantes. [71] DrĂ©villon, HervĂ©, Penser et Ă©crire la guerre. Contre Clausewitz 1780-1837, Paris, PassĂ©s composĂ©s, 2021, p. 259 et suivantes.
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PubliĂ© le 20 octobre 2021 Ă  17h49 Une trentaine d’équipes ont participĂ© Ă  ce bel aprĂšs-midi rĂ©crĂ©atif autour de la belote et des dominos. Photo UNC L’UNC locale Plouarzel - Ploumoguer a organisĂ© des concours de belote et de dominos, samedi 16 octobre, dans la salle polyvalente au bourg de Plouarzel prĂšs de la mairie. Autant de moments de retrouvailles, de convivialitĂ© et d’amitiĂ©, aprĂšs ces pĂ©riodes sanitaires trĂšs difficiles, qui ont permis Ă  32 Ă©quipes de s’amuser et se distraire. Paul Boisserand et RenĂ© Beauchet, de LanrivoarĂ©, ont remportĂ© le 1er prix Ă  la belote, tandis que le binĂŽme Corolleur-Laot rafle celui des dominos. Rendez-vous est dĂ©jĂ  pris pour mars 2022 dans la salle OcĂ©ane Ă  Ploumoguer.
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